L’indisponibilité des produits biologiques en quantités requises sur les marchés et dans les grandes surfaces est imputable à l’irrégularité de la production surtout des fruits et légumes. C’est ce qu’a affirmé la directrice générale de l’agriculture biologique au ministère de l’Agriculture, Samia Mâamar, citée par la TAP.
Elle a précisé que les produits biologiques sont axés essentiellement sur l’huile d’olive et les dattes, destinés surtout à l’exportation, soulignant les efforts consentis par le ministère de l’Agriculture, dans le cadre du plan développement 2020-2025, pour développer le marché intérieur afin de résorber ces produits.
Le secteur de l’agriculture biologique compte parmi les secteurs les plus prometteurs en Tunisie, compte tenu de sa capacité à dynamiser et diversifier l’économie nationale.
Cette activité contribue ainsi à l’amélioration de la balance commerciale alimentaire, à travers l’impulsion de l’exportation et l’ouverture de nouveaux horizons devant les secteurs porteurs comme les industries de transformation, le tourisme et l’environnement, outre la création de postes d’emplois et la mobilisation des investissements.
Le bio, un secteur prometteur mais…
Par ailleurs, Mâamar a souligné que malgré ses avantages comparatifs, le secteur biologique trouve des difficultés pour se développer à plus large échelle, dont le manque d’intérêt du consommateur tunisien pour l’environnement et la salubrité des aliments, les coût élevés du contrôle et de l’accréditation dans le domaine de l’agriculture biologique, vu l’absence de laboratoires agrées dans le domaine des analyses des résidus et des organismes génétiquement modifiés (OGM).
Elle a ajouté que parmi les autres facteurs qui entravent le développement du secteur biologique en Tunisie, figurent l’inadaptation des priorités de la recherche et de l’innovation aux exigences et aux programmes de développement du secteur biologique ainsi que les faibles opportunités d’une transition rapide au modèle biologique, à cause de l’usage intense des produits chimiques par les agriculteurs, l’infertilité du sol et l’incapacité du marché local à résorber les produits biologiques.
1er rang en Afrique et 23ème mondial…
Mâamar a évoqué l’évolution considérable des superficies biologiques établies à 325 mille ha en 2019, soit 20 fois celles de l’année 2000, bien que le secteur soit relativement récent. Elle a, dans le même sens, précisé que la Tunisie se positionne au 1er rang à l’échelle africaine et au 23ème à l’échelle mondiale.
Le nombre d’intervenants dans le secteur de l’agriculture biologique (producteurs, transformateurs et exportateurs) a augmenté de 294 en 2000 à 7190 en 2019.
L’exportation des produits biologiques monte s’accélère
Samia Mâamar fait savoir que la valeur des exportations tunisiennes de produits biologiques a atteint, en 2019, près de 677 000 dinars avec un volume de 60 000 tonnes, outre la reconnaissance de la Tunisie en tant que “pays exportateur de produits biologiques vers l’Union européenne (UE)” parmi les 11 pays ayant obtenu cette reconnaissance à l’échelle mondiale.
Elle a évoqué le rythme croissant des indicateurs de l’exportation des produits biologiques, grâce à l’effort des structures de l’Etat, pour impulser le secteur, outre la croissance de la demande en produits biologiques sur les marchés internationaux.