A Tunis tout comme à Tripoli, la réouverture des frontières terrestres et aériennes et la reprise des échanges commerciaux ont été bien accueillies par les communautés des deux pays.
Réputés pour être le poumon de l’économie tunisienne, les échanges commerciaux avec la Libye ont été, ces derniers mois, lourdement impactés par la crise du coronavirus. On évoque surtout les produits alimentaires et autres fruits et légumes qui ont enregistré un recul considérable.
Néanmoins, les exportateurs et investisseurs qui vont reprendre leurs activités avec ce pays voisin ont à charge de bien s’informer des développements de la situation qui prévaut en Libye. L’objectif étant de préserver leurs intérêts et de se prémunir de toute mauvaise surprise, même si les dernières initiatives augurent d’une pacification de la situation dans ce pays.
Pour comprendre l’évolution de la situation en Libye et les rapports de force qui y prévalent, la revue bimensuelle trilingue (arabe, français et anglais) « Libyan Affairs » a publié une dizaine d’articles rédigés par des spécialistes de la question libyenne.
Les thèmes traités sont d’une grande actualité. Le rédacteur en chef de la revue, Rachid Khechana, a consacré sa contribution au Forum de dialogue politique direct inter-libyen qui vient de se tenir à Tunis, à l’indépendance de la décision libyenne et aux chances de pacification de ce pays meurtri par une guerre civile qui a duré des années.
Toujours au rayon de l’actualité, Adlène Meddi, reporter et écrivain algérien, traite des « dessous de la tournée maghrébine du secrétaire américain à la Défense » (fin septembre-début octobre 2020).
Dimension géostratégique du conflit inter-libyen
Un intérêt particulier est accordé aux puissances internationales et régionales qui interviennent dans le conflit inter-libyen.
On trouve à ce propos un article d’Ismail Jamel sur «l’avenir de l’accord de coopération militaire entre la Turquie et le GUN» ; un autre signé par le chercheur Jalel Harchaoui sur « la stratégie de pinçage que mène en Libye la Russie contre l’Europe » ; un troisième rédigé par Luis lema, journaliste au site suisse Le Temps : « En Libye, ces mercenaires russes qui n’existent pas », tandis qu’un quatrième article porte la signature d’un universitaire libyen basé à Benghazi, Obada Hassi, où il évoque comment « les Etats-Unis ont fait migrer en Afrique du Nord leur conflit avec la Russie ».
D’autres contributions sont consacrées à des problématiques inter-libyennes. Trois articles méritent d’être évoqués. Le premier signé par le journaliste libyen Hamza Jabbouda : «Moammar El Kadhafi et l’opposition» et celui rédigé par l’écrivain libyen Salem El Oukli sur le thème «l’optimisme des initiatives et la problématique des milices». Le troisième est l’œuvre de Frédéric Bobin, correspondant du quotidien Le Monde à Tunis : «l’émergence d’une société civile protestataire rebat les cartes politiques».
Et pour ne rien oublier, des contributions en anglais sont également publiées. Il s’agit de l’article de Francis Fukuyama, écrivain américain et professeur d’économie politique « the pandemic and political order : it takes a state » et de l’article de Dajallil Lounnas « the libyan security Continuum : The impact of the Libyan crisis on the north african / shalien régional system ».
Le chercheur et écrivain turc Fehim Tastekin, Yassine Ksibi, chercheur à l’Université de Sfax, Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, et Baligh Nabli, chercheur à l’IRIS ont également contribué à cette 17ème livraison de « Libyan Affairs ».
Abou SARRA