La data offre autour d’elle une panoplie de métiers et de business, favorise la création de plus de valeur et reste un créneau à exploiter par la Tunisie capable de hisser le pays au rang de site attractif, a déclaré, mardi, le ministre des technologies de la communication, Mohamed Fadhel Kraiem.
Intervenant au cours d’un webinaire : ” La Data en Tunisie : Exploitez vos données comme un trésor “, organisé, mardi, par la Chambre Tuniso-Française de Commerce et d’Industrie (CTFCI), Kraiem a ajouté que la Tunisie peut s’investir dans les métiers data de demain qui peuvent avoir une très haute valeur ajoutée grâce aux jeunes.
” Il faut absolument anticiper et préparer les métiers de demain, d’autant plus que plusieurs nouveaux métiers data qui se développent nécessitent un dispositif visant encourager et accompagner ce business “, a-t-il avancé.
Il a mis l’accent, dans ce cadre, sur l’importance de garantir une cohérence entre l’Université et le marché d’emploi, ajoutant qu’il y a un travail de coordination à faire.
” En dépit du développement des programmes au sein des universités, l’offre reste très faible par rapport à la demande, aux niveaux du marché local et offshore “, a-t-il expliqué.
De son côté, Ahmed Ismail Azzabi, Fondateur de Digitalize Training a souligné que la demande des profiles big data sur le marché d’emploi est de plus en plus croissante. Une étude réalisée, en 2014, a estimé que la demande atteindra 130 mille profiles data pour l’année 2020, mais ce chiffre a dépassé les prévisions atteignant 180 mille profils, a-t-il encore indiqué.
Et d’ajouter que 54% des entreprises françaises estiment que le plus grand frein pour le développement du big data est la pénurie des compétences.
Il a rappelé par ailleurs que la population numérique a atteint, en juillet 2020, 4,66 milliards d’utilisateurs, soit 60% de la population mondiale, avec des chiffres générés par chaque utilisateur de l’ordre de 1,7 mégaoctet par seconde, soit 684 millions de Téra de données pour la population numérique mondiale.
” Le chiffre d’affaires généré par le big data est estimé à 210 milliards de dollars et les internautes dépensent un million de dollar par minute en termes d’achat sur internet”, a-t-il précisé ajoutant que les secteurs qui bénéficient plus du big data en Europe sont notamment l’industrie, le finance et la vente en détail “, a avancé Azzabi.
Pour Abdelhalim Rafrafi, fondateur de la société Data2Innov, la data est l’or du 21ème siècle vu qu’elle est disponible partout dans le monde, contrairement à d’autre ressources telles que le pétrole et elle représente le moteur inévitable de la croissance.
Il souligné, dans ce cadre, que si la data n’est pas bien traitée, elle n’aura pas de valeur réelle qui aide à la prise de décision et sera comme étant un disque dur stocké.
Selon la directrice générale déléguée Pôle analytique du groupe HLi, Adeline Loison, la data est un sujet d’actualité dans le monde bancaire, elle permet de collecter et fiabiliser le maximum de données et de développer un modèle d’intelligence artificielle permettant une prise de décision plus rapide tout en respectant le cadre réglementaire impliquant une traçabilité de la donnée et une documentation complète.
” Nous intervenons dans plusieurs banques leaders européennes à la fois à la structuration de la donnée, sa fiabilisation et aussi le développement d’algorithme d’intelligence artificielle sur l’évaluation de leur performance “, a-t-elle expliqué.
” Dans les banques nous intervenons sur la gestion des risques et le marketing, à travers la prédiction des risques à l’octroi de crédit afin d’accepter un maximum de crédits pour augmenter sa part de marché mais sans dégrader le risque “, a-t-elle ajouté.
Il s’agit également de la détection de la fraude à l’octroi de crédit et la détection des moments de vie des clients afin de leur proposer le crédit adéquat au bon moment.