Les revenus du secteur du transport terrestre ont diminué de 26,6% au cours des 10 premiers mois en 2020, pour atteindre 14,8% à fin 2020, selon le ministre du Transport et de la Logistique, Moez Chakchouk.
Chakchouk a précisé, au cours d’une séance d’audition tenue mardi 24 novembre par la Commission de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et des services y afférents relevant de l’ARP, que la pandémie du COVID-19 a attisé la crise du secteur qui souffre de plusieurs difficultés, en ce sens que les mesures du confinement et l’interdiction du transport interurbain ont occasionné des grandes pertes de 70%, pour la Société nationale du transport interurbain (SNTRI) et de 9,3 MDT pour la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), ainsi que pour le transport maritime où les revenus de transport des marchandises se sont inscrits en légère baisse de 4% contre une réduction de 128 MD pour le transport des voyageurs.
Quant aux pertes de l’Office maritime commercial et des ports, elles sont estimées à 8,5 MDT.
Le secteur du transport et de la logistique en Tunisie souffre d’une crise structurelle due à l’inefficacité des politiques publiques notamment, en ce qui concerne le financement du service public dans ce domaine et l’adoption des tarifs inadaptés à l’évolution des coûts (stagnation des tarifs pour le transport terrestre depuis 2010), outre le cadre juridique et législatif inadéquat.
Le secteur connait également, des problèmes liés à la recrudescence de la concurrence au niveau à l’environnement économique international marqué également par une régression significative de l’activité (aérien et maritime), la baisse du prix de change et le coût élevé de la production.
En ce qui concerne la vision stratégique du ministère du transport pour développer le secteur, Chakchouk a fait savoir qu’elle repose sur quatre axes fondamentaux, à savoir la réorganisation du secteur, la révision des cadres juridique et institutionnel, la restructuration, la promotion de la gouvernance et l’intensification de l’usage des nouvelles technologies et le développement du transport intelligent ainsi que l’institution d’un transport durable.
La même stratégie comprend 47 projets dans le domaine des infrastructures de base, dont 19 projets concernent Tunisair, 18 pour le transport routier, 6 en faveur des ports et 4 pour les aéroports.
Le ministère de tutelle consacre 67,8 milliards de dinars à ces projets, dont 54 milliards de dinars pour l’investissement et 13,8 milliards de dinars pour la réparation et l’entretien.