“Sur les plaintes déposées auprès de l’inspection générale du ministère de la Justice, nombreuses sont celles qui concernent le magistrat Béchir Akremi (ancien procureur de la république), a indiqué, jeudi, le président du Conseil supérieur de la magistrature, Youssef Bouzakher.
Sans donner davantage de précisions au sujet de ces plaintes, Bouzakher a précisé que l’inspection générale examine toutes les plaintes dont elle est saisie contre Béchir Akremi et c’est le ministre de la justice qui est responsable de la suite à leur donner et non le Conseil supérieur de la magistrature.
Dans une déclaration accordée à l’agence TAP, en marge de sa participation à la journée d’étude tenue, ce jeudi, au parlement, sur “le Fonds pour la qualité de la justice”, le président du CSM a souligné que la loi ne confère pas, au Conseil, le pouvoir d’enquêter sur l’affaire de l’échange d’accusations entre le premier président de la Cour de Cassation, Taïeb Rached, et l’ancien procureur de la République, Béchir Akremi.
Taïeb Rached accuse notamment Akremi d’avoir dissimulé des preuves importantes dans les dossiers de l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, tandis que l’ancien procureur de la république près le tribunal de première instance de Tunis accuse Taieb Rached de corruption financière et de possession des biens non déclarés.
En réponse à une question au sujet des lois contraignantes à l’action du CSM, Bouzakher explique que ce problème est résolu par la dissociation de l’Inspection générale des affaires judiciaires du Conseil supérieur de la magistrature.
Néanmoins, explique-t-il, le problème réside dans le fait que l’Inspection générale des affaires judiciaires n’a pas vu le jour, de même que l’édifice de l’autorité judiciaire n’est pas parachevé.
Rappelons que le Conseil de l’ordre judiciaire a décidé, mardi, de lever l’immunité au premier président de la Cour de cassation, Taieb Rached.
Sur le fait que le CSM n’a pas pris la décision de suspendre Béchir Akremi et Taieb Rached de leur travail, le président du CSM a précisé qu’il s’agit d’une sanction disciplinaire et que l’inspection relevant du ministère de la Justice est seule habilitée à trancher les dossiers disciplinaires.
Dans une déclaration publiée mardi dernier, le Conseil de l’ordre judiciaire a appelé le parquet à l’informer des mesures qui seront prises ainsi que des suites qui seront données aux plaintes déposées contre les juges Taieb Rached et Béchir Akremi dans un délai de deux semaines.