La Tunisie n’est plus en mesure de continuer à prendre des demi-mesures, ont souligné un certain nombre de députés, appelant à la nécessité de mettre en place une nouvelle politique économique claire.
Lors d’une séance plénière tenue à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), vendredi 27 novembre, et consacrée à la discussion du projet de loi de finances complémentaire (LFC) de 2020, les députés ont mis l’accent sur la nécessité de bien élaborer les budgets annuels en y intégrant des données réelles, en termes de ressources ou de coûts, afin d’éviter ces projets complémentaires.
S’agissant du budget complémentaire de 2020, des députés comme Belgacem Hassen ont déploré l’absence de mesures à même de répondre aux revendications sociales pressantes dont les projets de développement régional en suspens et l’application de la loi n° 2020-38 du 13 août 2020, portant dispositions dérogatoires pour le recrutement dans le secteur public. Pour Mohamed Affes, ce texte ne prévoit pas de projets à même de créer de la richesse dans le pays.
De son côté, le député Anouar Ben Chahed s’est dit ” surpris ” de l’optimisme manifesté quant à ce projet de loi, soulignant que la dégradation de la situation économique ne résulte pas uniquement de la crise sanitaire contrairement à ce que prétend le gouvernement, mais de l’absence d’une vision et d’une feuille de route.
Par ailleurs, d’autres députés, à l’instar de Zied Laadhari, ont estimé qu’il est tout à fait possible de sortir de la crise actuelle, il suffit juste, a-t-il dit, de trouver un terrain d’entente entre le ministère de l’Economie et la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
” La divergence des points de vue entre ces deux structures va entraîner la dépréciation du dinar et la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen, sans compter que cela va porter préjudice à la crédibilité de l’institut d’émission et donner une mauvaise image aux investisseurs “, a estimé le député Zouheir Makhlouf.
Les députés ont également appelé, lors de cette séance plénière, à prendre des mesures courageuses notamment en matière de lutte contre la corruption et à lancer une campagne diplomatique afin de recevoir des prêts et bénéficier d’un report des échéances de crédits. S’agissant de le subvention ils ont souligné la nécessité de l’orienter vers qui de droit et directement vers les personnes nécessiteuses au lieu d’y procéder à travers les produits.
Ils ont également exhorté le gouvernement à reprendre les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) en s’engageant à mener les réformes nécessaires.