Le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, Ali Kooli a indiqué, vendredi, à l’ARP, que les recettes de l’Etat ne dépasseront pas 28 milliards de dinars en cas de non adoption par le parlement du projet de Loi de Finances complémentaire 2020, alors que la Loi de Finances 2020 a été élaborée sur la base d’une hypothèse de mobilisation de ressources fiscales et non fiscales de l’ordre de 36 milliards de dinars.
Lors d’une plénière consacrée à l’examen du projet de LFC 2020, le ministre a souligné que le Projet de LFC 2020 comprend des mesures qui pourraient exceptionnellement, renforcer les revenus de l’Etat, à l’instar de la mise en place d’un comité de suivi des dossiers fiscaux et la mobilisation de la liquidité nécessaire à certaines entreprises publiques afin qu’elles puissent s’acquitter de leurs impôts.
Le ministre a prévu un déficit budgétaire de l’ordre de 11,4% du PIB pour 2020. Un record dû selon lui, aux répercussions de la pandémie du coronavirus et qui nécessite la mobilisation de financements de l’ordre de 8 milliards de dinars.
Il a fait savoir que le financement de ce déficit se fera par des crédits extérieurs récemment contractés, en attendant l’approbation par l’ARP d’autres crédits, outre le recours au financement auprès du marché intérieur.
Kooli a, en outre, indiqué que la Banque centrale de Tunisie a proposé d’ajouter un article au projet de loi en question ( article 5) pour l’autoriser exceptionnellement, à financer une partie du déficit budgétaire, en octroyant à la trésorerie générale de l’Etat des facilités de l’ordre de 2,8 milliards de dinars remboursables sur 5 ans, avec une seule année de grâce.
Il a affirmé que le gouvernement a adopté la proposition de la BCT, car son statut actuel ne l’autorise pas à mettre à la disposition du Trésor, un financement direct pour son déficit, infirmant toute opposition entre les intérêts de l’institut d’émission et ceux du gouvernement.
Le ministre a estimé que la coordination entre la BCT et le gouvernement a permis d’éviter un abaissement de la note souveraine du pays, soulignant que la révision de la perspective de la Tunisie de “stable” à “négative” est logique, vu la succession de plusieurs gouvernements sur une courte période.
Il a, par ailleurs, considéré que la LFC 2020 ne permettra pas d’améliorer la situation en Tunisie, mais d’éviter qu’elle ne s’aggrave davantage, estimant que cette situation est le résultat de plusieurs facteurs dont les répercussions de la pandémie et la crise économique qui se poursuit depuis plusieurs années.
Le ministre a évoqué la possibilité d’aborder le dossier de la restructuration des entreprises publiques après les discussions du budget, en concertation avec toutes les parties prenantes.