Selon un sondage de l’organisation américaine, l’Institut républicain international (IRI), publié début novembre 2020, sur la situation macro-économique en Tunisie, 75% des 1 013 Tunisiens sondés de vive voix estiment que le Parlement tunisien ne fait rien pour répondre aux besoins des citoyens moyens, tandis que 62% ont la même perception de la présidence du gouvernement.

Les sondés ne perdent pas pour autant espoir. Ils misent, à travers leurs réponses, sur une probable amélioration de la situation en 2021.

Abou SARRA

Dans le détail, les personnes interrogées sur leur perception de la situation économique actuelle de la Tunisie, 70% d’entre elles la jugent “très mauvaise“, contre 17% qui estiment qu’elle est “plutôt mauvaise“. Seuls 10% ont trouvé que la situation économique actuelle est plutôt bonne et 1% très bonne.

A la question de savoir si la Tunisie est en train d’aller dans la bonne ou la mauvaise direction, 67% des sondés -qui représentent la population tunisienne âgée de 18 ans et plus- estiment que le pays est sur la  mauvaise voie. Seuls 23% considèrent qu’il est sur la bonne voie.

Préoccupations et priorités des Tunisiens

Les interrogés devaient être interpellés ensuite sur deux problématiques majeures. La première a trait aux plus importants problèmes qu’ils rencontrent actuellement. A ce propos, 33% des personnes sondées ont évoqué des difficultés en rapport avec l’économie, le coût de la vie et l’inflation ; 28% citent le chômage ; 9% la corruption ; 3% la pauvreté et l’insécurité, alors que 1% évoquent des problèmes liés à la politique, la santé, l’éducation et le terrorisme.

La deuxième problématique a consisté à inviter les sondés à se prononcer sur la principale priorité qui devrait être celle du gouvernement. A ce sujet, les répondants ont cité dans l’ordre : le niveau de vie (23%), l’emploi (17%), les opportunités d’emploi pour les jeunes (14%), la corruption et la transparence (11%), le développement et les réformes économiques (9%) et l’amélioration des services publics, santé, éducation, infrastructure (8%).

Questionnés sur les charges budgétaires qui préoccupent les Tunisiens, les sondés ont évoqué la facture de la consommation d’électricité (33%), les produits alimentaires (26%). Ces postes sont suivis par la charge de la santé (12%), l’éducation (10%), le logement (9%), le carburant pour la voiture (4%), et enfin l’habillement, le transport, le carburant pour le chauffage et la cuisine et le mobile (téléphone) (1%).

Une reprise économique en 2021 est possible…

Interrogés sur leur perception des perspectives pour l’année prochaine, 17% des sondés pensent que l’économie tunisienne ira beaucoup mieux, et pour 46% “plutôt mieux“. Néanmoins, 12% des sondés ne s’attendent à aucun changement, et 10% prévoient même qu’elle sera pire que ce qu’elle est actuellement.

Invités à donner leur avis sur « le meilleur moyen d’augmenter les emplois en Tunisie », les sondés ont désigné la lutte contre la corruption pour 28% d’entre eux, l’augmentation des investissements directs étrangers (16%), l’amélioration de l’éducation et de la formation professionnelle (13%), la fin des grèves/sit-in (10%), l’amélioration de la sécurité (9%) et l’intensification de l’investissement dans le secteur public (9%).

Rappelons que l’IRI est une organisation politique de tendance ultralibérale basée à Washington (Etats-Unis) proche du Parti républicain et la puissante fondation, à but non lucratif, la National Endowment For Democracy (NED) qui a pour objectif de faire progresser les institutions démocratiques à travers le monde.

Financé en grande partie par le gouvernement fédéral des Etats-Unis, l’IRI est en quelque sort l’œil de Washington sur l’évolution des systèmes démocratiques dans le monde.