Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a indiqué samedi que la principale priorité est de stopper l’hémorragie des finances publiques pour l’année 2021 qui s’est aggravée à un rythme inacceptable et irresponsable, en plus de plusieurs autres mesures de réforme.
Il a ajouté, dans la déclaration du gouvernement qu’il a présenté à l’ARP lors d’une séance plénière consacrée à l’examen des projets du budget de l’Etat et de la loi de Finances (PLF) au titre de l’année 2021, que l’hémorragie des finances publiques a ” perturbé tous les équilibres financiers de la Tunisie et représente désormais un réel danger sur la souveraineté nationale “.
La solution est de maîtriser la gestion des dépenses et les rationaliser, a-t-il dit, ajoutant que le PLF au titre de 2021 stipule la réduction des dépenses du budget de 1,6%.
Mechichi a fait remarquer que l’Etat n’abandonnera pas les entreprises publiques mais contribuera à les promouvoir en les soumettant à un audit en plus de la publication de leurs rapports en toute transparence, outre le renforcement de la gouvernance, l’adaptation et la préservation de leurs ressources humaines et de leurs compétences.
Il a indiqué que l’Etat est responsable de réformer le système de subvention tant attendu, à travers son orientation vers ceux qui en ont réellement le plus besoin dans le cadre d’un système de réforme global, estimant que cet objectif peut être atteint rapidement grâce aux acquis réalisés dans le domaine de la numérisation.
Il a aussi insisté sur la nécessité de mobiliser les ressources de l’Etat et d’intégrer l’économie informelle au sein de l’économie organisée d’une manière souple en plus de la poursuite de la réforme fiscale et de l’administration. Il s’agit, également, d’inciter à l’épargne, à l’investissement et à la lutte contre l’évasion fiscale et rationaliser la gestion de la liquidité.
Il a révélé que les ressources budgétaires devront augmenter de 9,2% compte tenu de la croissance de 12,6% des ressources fiscales, et ce, sans augmenter la fiscalité. Il s’agit plutôt de déclarer la guerre contre l’évasion fiscale, simplifier et unifier les taux d’imposition des sociétés, en les fixant à 18%, a-t-il ajouté.
Mechichi a souligné la nécessité de rationaliser les avantages fiscaux, dont l’octroi devra dépendre de l’engagement des bénéficiaires à réinvestir les bénéfices dans des entreprises afin de créer une dynamique économique efficiente.
Il a précisé que la reprise économique ne sera réalisée qu’à travers la dynamisation du rôle de l’Etat dans l’investissement, rappelant que le gouvernement a augmenté les dépenses d’investissement de 4,5%, par rapport à 2020.
Mechichi a reconnu l’échec de l’Etat dans la mise en œuvre des projets, notant que même avec la disponibilité des fonds pour les projets programmés, les projets se trouvent bloqués à cause de nombreux obstacles, citant les freins administratifs, fonciers, sociaux et même régionaux.
Il a rappelé que le gouvernement a proposé un dialogue économique et social sur la loi de finances et le plan de développement et est ouvert à toutes les initiatives de dialogue constructif