Les ingénieurs exerçant dans les institutions et les établissements publics sont entrés, à partir de lundi 30 novembre 2020, en grève de 3 jours pour revendiquer la généralisation de l’augmentation spécifique accordée aux ingénieurs de la fonction publique, conformément à l’accord du 5 septembre 2019.
Un nombre important d’ingénieurs se sont rassemblés devant le palais de la Kasbah portant les casquettes de travail blanches et brandissant des banderoles et des slogans demandant au gouvernement de bénéficier de l’ augmentation spécifique de leurs salaires, à l’instar de leurs confrères de la fonction publique et de plusieurs autres corps de métier, tels que les médecins et les professeurs des universités, considérant que leurs salaires n’ont pas été augmentés depuis l’année 2011.
L’ingénieur principal à l’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA) et membre du Bureau central des ingénieurs exerçant dans les institutions et les établissements publics du Conseil de l’Ordre des ingénieurs tunisiens (COIT), Mohamed Al Wahaibi indique que cette grève a été précédée de plusieurs mouvements de protestation visant à stopper l’hémorragie de migration des cadres supérieurs de la Tunisie (médecins, professeurs des universités et ingénieurs), il a été convenu le 5 septembre 2019, d’accorder une augmentation spécifique des salaires des ingénieurs de la fonction publique (ministères) dont le nombre s’élève à 4 mille ingénieurs alors qu’environ 12 000 ingénieurs exerçant dans les institutions et les établissements publics ont été exclus de cette augmentation.
Il s’est dit étonné par cette exclusion, surtout que les ingénieurs exerçant dans les institutions et les établissements publics travaillent tous au profit de l’Etat tunisien.
Et d’ajouter que la politique d’indifférence et d’atermoiement adoptée par le gouvernement a amené le conseil de l’OIT à décider une grève avec absence de travail, avec une suspension des services sera suspendue pour une période de 3 jours. En parallèle, des rassemblements de protestation seront organisés devant les sièges du Gouvernement à la Kasbah et de l’Assemblée des représentants du peuple(ARP) à Bardo (1er décembre 2020). Le 2 décembre 2020, les ingénieurs se rendront devant le siège de l’OIT à l’Avenue Habib Bourguiba.
“Nous n’avons pas assisté à une politique d’austérité de la part de l’Etat malgré qu’il y a des augmentations pour plusieurs corps de métier “a encore souligné Al Wahaibi.
Il a averti que si les salaires des ingénieurs restent modestes, ils seront obligés de migrer à l’étranger faisant savoir qu’entre 2 500 et 3 000 ingénieurs quitteront la Tunisie chaque année, selon les statistiques de l’OIT.
Il a conclu que la loi organique régissant la profession d’ingénieur, qui a été déposée auprès de la présidence du gouvernement, comporte des mesures visant à limiter la migration des ingénieurs.