Le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Mustapha Laroui, qui s’exprimait, lundi 30 novembre 2020 lors d’une plénière à l’ARP, a indiqué que les orientations futures en matière de gestion des déchets (2020-2030) consistent à réduire les déchets ménagers et similaires de 10% et à diminuer de 60% l’acheminement des ordures vers les décharges pour en finir avec l’enfouissement des déchets.
Lors de cette plénière consacrée à la discussion du budget (Mission) du ministère des Affaires locales et de l’Environnement, dans le cadre du Projet du budget de l’Etat 2021, Laroui a ajouté que son département œuvrera à augmenter de 20% les produits recyclables et à développer de 40% la valorisation énergétique et organique des déchets.
S’agissant des déchets dangereux, il a fait savoir que le ministère a accordé plus de 100 autorisations à des sociétés opérant dans le traitement des différents déchets dangereux (déchets industriels, pharmaceutiques…).
Il a affirmé l’octroi d’autorisations à des sociétés spécialisées dans l’exportation des déchets dangereux, conformément aux réglementations nationales et aux conventions internationales, ce qui a permis de liquider une grande partie de ces déchets, surtout face à l’arrêt de l’activité du Centre de gestion des déchets industriels et spéciaux de Jradou à Zaghouan.
Le ministre a, par ailleurs, insisté sur l’intensification des opérations de contrôle pour s’assurer du bon stockage des déchets dangereux que certaines sociétés n’ont pas encore pu exporter ou traiter.
Il a aussi souligné que les décharges de grignons d’olive (municipales ou privées), sont soumises à des études d’impact sur l’environnement, faisant remarquer que leur installation requiert l’aval des comités régionaux qui assurent le suivi de leur exploitation.
Valorisation des déchets ménagers à Djerba
Le ministre a révélé le lancement prochain de l’appel d’offres relatif à la réalisation d’un projet de valorisation des déchets ménagers à Djerba. Ce projet repose sur le tri sélectif des déchets depuis la source (zones touristiques, restaurants, quartiers pilotes). Une approche participative impliquant les autorités régionales, les municipalités et la société civile sera adoptée, pour trouver des solutions permanentes de gestion des déchets ménagers, suite à la fermeture de la décharge contrôlée de Guellala.
Laroui a, à ce titre, indiqué que son département envisage, en 2021, le renforcement des réseaux d’assainissement et la généralisation de ces services à tous les citoyens, outre la mise en place de nouvelles stations d’assainissement.
Le ministère a aussi, programmé la réhabilitation des stations existantes, a-t-il encore souligné, rappelant le démarrage des travaux de réhabilitation et d’extension de la station de traitement des eaux usées de Méliane Sud à Radès (gouvernorat de Ben Arous). Ces travaux devraient porter la capacité de l’usine de traitement des eaux usées de Méliane Sud, à 90?000 m3 par jour.
Les travaux portent également sur la réalisation d’un système de digestion anaérobique des boues de décantation, ainsi que la valorisation en biogaz. Le ministère se penche également, sur la finalisation de l’étude relative à l’émissaire en mer de Meliane Sud, pour le programmer dans le prochain plan.
Réhabilitation de 10% des plages menacées
Laroui a fait remarquer que 300 km de plages sur 670 km, sont menacées d’érosion marine, indiquant la réhabilitation de 10% des plages menacées, pour un coût s’élevant à 87,7 millions de dinars. Il a estimé que le littoral tunisien fait face à de grandes pressions, en raison de l’intensité des activités humaines et économiques et des changements climatiques.
Concernant la protection du lac Ichkeul (gouvernorat de Bizerte), le ministre a indiqué que la gestion de ce lac relève de la Direction générale des forêts, rattachée au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime, et que le ministère de l’Environnement n’assure que le suivi scientifique et écologique du lac à travers l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE).
Il a, à ce propos, fait savoir qu’une enveloppe de 100 000 dinars est annuellemen, consacrée au suivi de la faune et de la flore dans ce lac, assurant que les grands projets relatifs à ce lac, relèvent des prérogatives du ministère de l’agriculture.