Depuis 10 ans, nous n’arrêtons pas de parler de la dégradation des services du port de Radès, et de son grave impact sur notre économie.
Les gouvernements se sont succédé. Des réunions et des débats à ne pas en finir, et un tas de promesses.
Le résultat ?
– Malgré les investissements réalisés (notamment en grues neuves), la productivité dépasse rarement le tiers des performances d’autres ports méditerranéens (au mieux 7 à 8 containers / heure au lieu de 24 à 25 CTN/H).
– Malgré un sureffectif de pratiquement 100% à la STAM, le port ne tourne toujours pas en 3 équipes. Les navires peuvent attendre et le compteur des surestaries peut continuer à tourner.
– Après l’augmentation par les armateurs des surestaries sur l’immobilisation de leurs containers, les manutentionnaires de la STAM y ont trouvé une occasion en or pour améliorer « leurs revenus » et actualiser à la hausse leurs « tarifs » de bakchich (qui atteignent souvent 100 dinars l’unité).
Et pour accentuer la pression sur les opérateurs, pris en otage, seules une ou deux grues sont maintenues en activité (les autres étant MISES EN PANNE).
Ce système mafieux est CONNU DE TOUT LE MONDE ! Mais l’omerta règne ! Et ce ne sont certainement pas les corrupteurs qui iront dénoncer les corrompus (au risque d’être poursuivis pour le même grief).
– Le port de Rades demeure le seul port du pays où la STAM a le monopole de l’activité d’acconage et de manutention et où le syndicat de la STAM s’oppose catégoriquement à l’introduction d’un opérateur privé (pour aménager et gérer les quais 8 et 9 par exemple), et introduire une concurrence salvatrice.
En réalité, le port de Radès n’est qu’un exemple. Partout, et FAUTE DE COURAGE, on n’ose pas affronter les problèmes et on ne veut pas mettre en œuvre les solutions radicales. On continue donc allègrement la fuite en avant.
Vivement un NETTOYAGE AU KARCHER !
Nafaa Ennaifer