Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) lance un appel aux trois présidences (de la République, du gouvernement et de l’Assemblée) à organiser une conférence nationale de dialogue pour aborder les questions et problèmes urgents, et de plans de sortie. Il est nécessaire d’associer à ce dialogue les représentants de la société civile et des acteurs locaux.
Dans un communiqué publié mardi 1er décembre 2020, le forum assure que la crise globale et complexe que traverse aujourd’hui le pays dans divers secteurs a été aggravée par la crise sanitaire, que ce soit par les pertes humaines qui ont doublé avec la deuxième vague ou par le coup dur porté à une économie déjà en difficulté (augmentation du chômage avec la perte de milliers d’emplois).
Il souligne que la crise sanitaire a pris une dimension plus profonde et est devenue une source de préoccupation pour toutes les forces vives du pays et pour toutes ses catégories, soulignant que cette crise a révélé deux réalités.
La première est l’absence d’une vision gouvernementale qui permet non seulement de gérer la crise sanitaire, mais aussi la crise globale et de réfléchir à des solutions pratiques et la seconde est la montée des vagues de colère dans toutes les régions et l’apparition de signes d’une explosion sociale imminente.
A cet égard, il a indiqué que la signature récente de l’Accord d’El Kamour (après l’hésitation du gouvernement qui a duré plus de trois ans) et la régularisation de la situation des travailleurs de chantiers (qui n’a pas rendu justice aux travailleurs âgés entre 45 et 55 ans), ont contribué à atténuer la crise et retarder l’explosion.
Le FTDES a passé en revue les traits marquants qui ont caractérisé la société au cours de l’année en cours, tels que l’augmentation des mouvements de protestation (plus de 6500 manifestations depuis le début de l’année), et l’arrivée de 12500 Tunisiens sur les côtes italiennes depuis le début de l’année, ce qui donne une idée sur les remous sociaux.
Le forum a renouvelé son appel à la société civile, aux mouvements de citoyenneté et aux forces sociales attachées aux valeurs et aux objectifs de la révolution pour mettre en place des mécanismes d’action commune et de solidarité en vue de protéger l’état de droit, les institutions et le processus de transition démocratique globale porteur de perspectives de développement prometteuses.