Le programme de coopération sous-régional “pour une approche globale de la gouvernance des migrations et la mobilité de la main-d’œuvre en Afrique du Nord (THAMM)”, qui a été lancé officiellement mercredi 2 décembre à Tunis, fournit 800 opportunités d’emploi au profit des jeunes dans des pays européens.
Ce programme qui a été lancé au cours d’un atelier organisé par le ministère de la jeunesse, des sports et de l’intégration professionnelle, en partenariat avec l’organisation internationale du travail (OIT) et l’organisation internationale pour les migrations (OIM), l’agence de coopération Allemande et l’agence belge de développement et l’office français pour la migration et l’intégration vise à favoriser pour les pays d’Afrique du nord des possibilités de migration et de mobilité de la main-d’œuvre d’une manière légale et régulière à travers la mise en place de mécanismes de mobilité avec certains pays de l’Europe.
Le programme s’appuiera sur les normes internationales pour promouvoir une migration équitable de la main-d’œuvre et des systèmes de recrutement éthiques et équitables.
Le directeur général chargé de l’immigration et de la main-d’œuvre étrangère au ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Intégration professionnelle, Ahmed Messaoudi, a indiqué dans une déclaration à la TAP que ce programme dont l’exécution se prolongera jusqu’à fin 2022 fournit aux jeunes âgés entre 21 et 27 ans, des opportunités d’emploi dans des pays européens dans divers secteurs (santé, du tourisme ).
“Des critères seront adoptés pour la sélection des candidats dont, la compétence et l’expérience professionnelle, outre l’inscription préalable des candidats aux bureaux de l’emploi et du travail indépendant d’une manière régulière et continue”, a-t-il affirmé.
Messaoudi a ajouté que le coût de ce programme qui englobe la Tunisie, le Maroc et l’Egypte est estimé à 20 millions d’euros répartis entre la contribution de l’UE (15 millions d’euros) et de l’Allemagne (le montant restant).
“Ce programme est basé sur une approche globale de coopération Nord-Sud afin de garantir l’adhésion de tous les intervenants à une vision nationale à même de traiter le phénomène de la migration illégale et la coordination entre les politiques de la migration, l’emploi, l’enseignement et pour favoriser un espace régional qui favorise l’échange des bonnes pratiques sur la migration et la circulation de la main d’œuvre.
De son coté, le ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Intégration professionnelle, Kamel Deguiche, a souligné à cette occasion que ledit programme constitue une opportunité pour une meilleure gestion des programmes de migration de la main-d’œuvre à partir des réalisations dans ce domaine et selon une approche globale de coopération Nord-Sud permettant l’adhésion de tous les intervenants : organisations internationales, partenaires nationaux, structures gouvernementales, et socio-économiques.
Il a signalé que la crise sanitaire du Covid 19 constitue le plus grand défi à relever depuis la deuxième guerre mondiale compte tenu de ses répercussions socio-économiques dans tous les pays précisant qu’en Tunisie, cette crise sanitaire aura un impact sur les activités économiques, notamment le transport et le tourisme.
Evoquant les résultats du recensement sur la population et l’emploi réalisé par l’INS, Deguiche a affirmé que la pandémie du coronavirus est à l’origine de l’augmentation du nombre des chômeurs. Plus de 69 000 personnes sont au chômage en raison de la pandémie, a-t-il dit, ajoutant que le taux du chômage a atteint 15,1% au cours du premier trimestre de 2020, 18% au cours du deuxième semestre et 16,2% au cours du troisième trimestre.
De son côté, l’ambassadeur de l’Union européenne à Tunis, Marcus Cornaro, a relevé que plusieurs pays de l’Europe ont besoin de bénéficier de l’expertise des migrants à condition que les conditions de la migration soient légales et conformes aux canaux de migration régulière.