La crise de l’approvisionnement en gaz en Tunisie qui a duré plus de dix jours durant laquelle le citoyen a été malmené entre les détaillants, les stations et le marché parallèle, à la recherche de la fameuse bonbonne, a mis en relief, entre autres, les limites du raccordement au réseau de gaz naturel en Tunisie dont les clients s’élèvent à 926 mille contre 4 millions pour le réseau d’électricité.
Sami Ben Hamida, directeur du département “commercial et marketing” de la société tunisienne d’électricité et de gaz STEG, explique dans une interview à l’agence Tunis Afrique Presse (TAP), que le programme de gaz naturel a un coût élevé aussi bien pour sa Société que pour le citoyen mais il représente toujours, un choix national et stratégique.
Le responsable a cependant, noté que la contribution du client au coût de raccordement ne dépasse pas 20% du coût total de connexion supporté par la STEG.
Ce coût atteint pour un client résidant dans une résidence privée 985 dinars, mais il ne paie que 220 dinars. Pour le client en logement collectif, le coût de raccordement est de 429 dinars, alors que le client ne contribue qu’à hauteur de 70 dinars.
Selon Ben Hamida la réticence des citoyens à se connecter au réseau de gaz naturel est liée au coût de la connexion intérieure, laquelle lui permet d’acheminer les conduites de gaz de devant la maison vers l’intérieur. A cet effet, le prix d’un mètre de tube en cuivre (25 dinars par mètre) a fortement augmenté ces dernières années, outre le coût élevé de la main-d’œuvre qui se charge des travaux de connexion interne.
La STEG continue d’accorder des prêts d’un montant maximum de l’ordre de 500 dinars afin d’aider les clients à se connecter au réseau de gaz naturel et à supporter la charge des coûts de connexion au réseau interne, a-t-il dit à l’Agence TAP. Il estime que la connexion au gaz naturel offre des avantages aux clients basse tension jusqu’à 60%, car le prix moyen du mètre cube de gaz naturel pour les clients basse tension varie entre 231 millimes (particuliers) et 557 millimes pour les gros consommateurs.
Solutions en vue
Afin de pallier cette situation, le directeur du département commercial et marketing de la STEG a affirmé que la compagnie envisage des solutions à cet effet, à l’instar de la conclusion d’un partenariat avec le Fonds de transition énergétique afin de fournir une assistance au citoyen et l’inciter à se connecter au réseau de gaz naturel, en se chargeant uniquement des travaux internes.
La STEG se chargera d’amener le réseau jusqu’aux habitations et logements collectifs des consommateurs.
D’après Ben Hamida, un grand nombre de citoyens optent pour le gaz en bouteille vu son prix subventionné et modeste ce qui les rend hésitants à se connecter au réseau de gaz naturel.
A cet égard, la bonbonne de gaz est vendue sur le marché à 7 dinars et 700 millimes, la subvention de l’Etat étant d’environ 16 dinars et 500 millimes, ce qui signifie que son prix réel et à l’international est de l’ordre de 24 dinars, selon les données du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines.
Il a souligné que l’objectif recherché est de couvrir l’ensemble du territoire du pays sans fixer de date ou d’échéance, précisant que les projets gaziers sont réalisés en fonction des villes et des communes.
La capacité de raccordement de la STEG, au réseau de gaz naturel s’élève à 45 mille nouveaux clients par an. Son plan pour la période 2025/2021 permettra de raccorder 31 500 particuliers au réseau de gaz et 13500 clients en logements collectifs, moyennant 184 millions de dinars.