Le président de la République, Kaïs Saïed, a déclaré, vendredi 4 décembre, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, que la complexité de la situation en Afrique exige d’accélérer le développement des relations de coopération et de complémentarité entre l’ONU et l’Union africaine afin que les peuples africains puissent disposer de mécanismes conjoints pour relever les défis de la stabilité et de la sécurité en Afrique.
Il s’agit, aussi, de coordonner les efforts pour mieux gérer les crises et relancer le processus de leur régularisation en faisant prévaloir les solutions politiques, a-t-il relevé dans une allocution, en visioconférence, prononcée lors d’un débat de haut niveau au Conseil de sécurité sur le partenariat entre l’Organisation des Nations unies et les organisations régionales.
Le continent africain souffre, depuis des décennies, de la multiplication des foyers de tension, de la persistance d’un climat d’instabilité et de la recrudescence des conflits et de la violence. “Tous ces facteurs ont eu un impact négatif sur la paix et la stabilité dans le monde”.
Saïed s’est félicité du développement des relations de coopération entre l’ONU et l’UA, à travers notamment les réunions de concertation entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, et la coordination entre les pays africains, membres élus du conseil de sécurité, ou dans la cadre des opérations conjointes menées dans plusieurs zones de tension en Afrique.
“Il nous faut, aujourd’hui, réaliser un bond qualitatif dans les relations ONU-UA, de manière à assoir un partenariat plus efficace dans la prévention des conflits et le traitement de leurs causes profondes”, a-t-il dit.
La Tunisie encourage le renforcement de la coopération entre le Conseil de sécurité et le Conseil de Paix et de Sécurité relevant de l’Union africaine dans de nombreux domaines afin d’unifier les visions et de trouver des solutions communes aux conflits et des plans de riposte anticipée aux questions qui se posent, a relevé Kais Saied.
Il a ajouté que les défis, dont fait face le continent, et l’instabilité sont autant de facteurs qui commandent d’accorder la priorité, en termes d’intervention, à l’organisation panafricaine et aux groupes sous-régionaux pour continuer au règlement des crises, mettant en avant, les expériences réussies en matière de médiation pour un règlement pacifique des conflits.
Le président tunisien a réitéré, dans ce sens, l’appel à fournir davantage de soutien financier et logistique onusien aux opérations de renforcement de la paix assurée par l’Union africaine.
Dans son allocution, Kaïs Saïed a mis l’accent sur l’importance de poursuivre la coopération, la coordination et la complémentarité entre les différentes structures onusiennes, internationales et régionales, dans le cadre d’une approche de paix qui surplombe la dimension sécuritaire pour englober les aspects sociaux, environnementaux et de développement. Une approche devant favoriser, aussi, la réalisation des objectifs du développement durable des Nations Unies à l’orée 2030 et l’Agenda 2063 de l’UA “L’Afrique que nous voulons”.
Au début de son intervention, le président de la République a félicité son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, dont le pays préside le Conseil de sécurité durant le mois en cours.
Il a aussi mis en exergue les efforts consentis par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, au service de la paix et de la sécurité en Afrique et dans le monde.