Le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a déclaré, vendredi soir, qu’il ” devient impérieux aujourd’hui de créer un fonds pour la liquidation des dettes de la sécurité sociale, ayant atteint des niveaux sans précédent, et ce, dans les meilleurs délais.
Trabelsi a révélé, lors d’une séance plénière consacrée à l’examen du budget du ministère des Affaires sociales pour l’année 2021, que les créances de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) non encore recouvrées sont estimées à 5 milliards de dinars, répartis entre 3 milliards de dinars auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), et 2 milliards de dinars auprès de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS).
Il a considéré que l’accumulation de ces dettes résultait de l’incapacité des institutions publiques à verser leurs cotisations aux fonds sociaux, ” impactant négativement le niveau des services sociaux fournis aux citoyens et exacerbant la tension sociale “.
Dans ce même contexte, Trabelsi a souligné le rôle primordial du système de solidarité sociale en Tunisie, qui est ” l’un des piliers de la justice sociale, parmi les indicateurs de la lutte contre la pauvreté dans le pays et l’un des grands attributs de la Tunisie sociale “. ” Le problème de la sécurité sociale ne peut être résolu au préalable d’un traitement des questions majeures, ni dans une situation où les grandes institutions ainsi que certains secteurs, sont encore dans l’incapacité à verser leurs cotisations sociales estimées à des milliards “, a affirmé Trabelsi.
En réponse à la question d’un député concernant les dettes de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) envers la CNSS, Trabelsi a indiqué qu’un accord datant de quelques années avait été conclu entre le ministère des Affaires sociales et l’UGTT, sous la férule de la Présidence du gouvernement, autorisant l’échelonnement de la dette de l’UGTT ainsi qu’un payement sur deux tranches. “La deuxième tranche n’a pas encore été remboursée”, a affirmé Trabelsi.
A cet égard le ministre a souligné que l’UGTT n’a pas bénéficié d’un ” traitement de faveur ” pour le paiement de ses arriérées auprès de la Sécurité sociale, mais qu’il s’agit plutôt d’une démarche applicable par les caisses de sécurité sociale à des fins de simplification des procédures de remboursement.