Le contenu du dernier rapport de la Cour des comptes sur le financement des élections législatives et de la présidentielle de 2019 a été au centre des interventions des députés lors des débats, samedi, sur le budget de la Cour pour l’année 2021.
Le rapport général comporte ” des accusations ” visant certains partis politiques au sujet de financements étrangers et de crimes électoraux.
Les députés se sont interrogés sur l’utilité de publier le rapport et d’adresser des accusations à l’encontre des politiques avant le prononcé du jugement final.
“Il ne faut pas limiter le rôle de la Cour des comptes au simple fait de publier des rapports”, ont-ils encore estimé.
Pour le député Néji Jmal (bloc Ennahdha), il est incompréhensible que la Cour des comptes publie des rapports sur des faits de corruption sans rendre, pour autant, des jugements contre les accusés bien qu’elle dispose de toutes les prérogatives nécessaires.
Le député Ali Ben Aoun (bloc démocratique) a parlé d’”une dispersion des structures judiciaires”, appelant à l’unification du cadre législatif et juridique pour tous les tribunaux afin de faciliter la communication entre eux.
Pour Adnen Hajji (indépendant), plusieurs soupçons entourent cette institution (Cour des comptes), particulièrement en ce qui concerne le don qatari. Il exige des réponses à ces allégations.
Le député Jawhar Mghirbi (Qalb Tounes) a, pour sa part, estimé que le travail de la Cour des comptes pourrait faciliter celui de la Commission parlementaire de lutte contre la corruption pour que son travail revête une meilleure efficacité.
De son côté, la députée Leila Haddad (bloc démocratique) a déclaré que “la Cour des comptes a toujours travaillé dans la transparence, même avant la révolution sauf qu’elle ne publiait pas ses rapports”. La Cour fait, aujourd’hui, l’objet de pressions pour la révélation de la vérité, a-t-elle dit.
Quant à Oussama Khélifi (Qalb Tounes), il estime qu’impliquer la Cour des comptes dans les conflits politiques est ” une forme de désintégration de l’Etat “.