Les députés de l’ARP ont débattu, dimanche 6 décembre, lors d’une plénière consacrée au projet de loi de finances pour l’année 2021, ce projet sans budget étant donné que les dispositions budgétaires (articles de 1 à 11) ont été supprimés vendredi 5 courant par la Commission des finances, de la planification et du développement de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
La suppression des dispositions budgétaires témoigne d’un manque du sens de la responsabilité, a affirmé le député Marwen Felfel (parti Tahya Tounes) appelant le ministre des Finances à ne pas céder au chantage politique.
De son côté, le député Mohamed Goumani (Ennahdha) a expliqué que son parti n’a pas voté les dispositions du budget étant donné que le budget dépasse 52 milliards de dinars (soit deux fois et demi le budget 2010), dont 20 milliards de dinars de dettes, ce qui est approximativement égal à la dette publique en 2020.
Il a aussi indiqué que l’Etat augmente les dépenses et la masse salariale, alors que le pouvoir d’achat et les conditions des salariés se détériorent de jour en jour.
Goumani a ajouté que son bloc a proposé l’organisation d’un dialogue national sur la situation économique et sociale et a suggéré au ministre des finances d’avoir recours à différentes ressources comme les chèques islamiques et les emprunts obligataires pour alléger la dette extérieure et réduire les dépenses.
Pour sa part, le député Iyadh Elloumi (Qalb Tounes) a indiqué qu’il s’attendait à ce que la loi de finances soit adoptée sans budget qu’il a qualifié de “budget sans vision” basé sur l’augmentation de la charge fiscale et de l’endettement et l’absence de traitement des questions sociales et économiques.