La Commission de Consensus, qui devait discuter en premier lieu des propositions d’amendement du projet de loi de finances 2021, a décidé de passer directement à la plénière, en dépit de l’opposition du bloc Démocratique et du député indépendant Mongi Rahoui.
Les députés du bloc Démocratique ont indiqué qu’ils ont 40 propositions d’amendements à apporter à ce projet de loi et qu’ils vont les soumettre au cours de la plénière, dont les travaux démarreront mercredi après-midi.
Ce passage qui constitue une première dans le processus d’examen des projets de lois de finances intervient suite à une rencontre, mardi 8 décembre 2020, entre le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, Ali Kooli, et les représentants d’Ennahdha, de Qalb Tounes et de la Coalition de la Dignité, perçus comme la ceinture politique qui soutient le gouvernement Mechichi.
Cette rencontre aurait débouché sur un consensus, en dehors de la commission de Consensus, sur un ensemble d’articles et de propositions concernant le projet de loi de Finances 2021.
D’après le député du bloc Démocratique, Mohamed Ammar, il s’agit d’un “dangereux précédent” et d’un consensus en dehors du parlement.
De son côté, le député Mongi Rahoui a indiqué que la réunion de la Commission de Consensus n’est désormais que “formel” puisque le ministre des Finances et les partis qui soutiennent le gouvernement se sont mis d’accord, en dehors du Parlement, sur les propositions d’amendement.
“Nous refusons cette façon de traiter avec les propositions d’amendement, en dehors de la Commission du Consensus et cela constitue un contournement de ses prérogatives”, a-t-il commenté.
D’après lui, la coalition au pouvoir a “inventé” une démarche qui dépasse la commission parlementaire, en soumettant ses propositions directement au gouvernement et sans passer par le parlement.
Le Bloc Démocratique, qui regroupe 38 députés des partis du Courant démocratique et du Mouvement du Peuple et des députés indépendants, s’est retiré, mardi, de la plénière consacrée à la violence au sein du parlement et décidé de mener un sit-in ouvert.