Le Centre de recherches et des technologies des eaux (CERTE) est en train de négocier un contrat avec le ministère de l’Industrie pour la mise en place d’une solution de gestion durable de l’eau au sein d’une caserne. C’est ce qu’a fait savoir Ahmed Ghrabi, représentant du CERTE, lors d’un webinaire sur les technologies de traitement de l’eau dans le milieu industriel organisé jeudi 10 décembre 2020.
“Cette solution, déjà installée dans un nombre de foyers universitaires en Tunisie, consiste en la récupération des eaux de pluie et leur traitement avant de les injecter pour alimenter les douches.
Par la suite, ces mêmes eaux seront collectées et retraitées de nouveau pour une deuxième utilisation au niveau des chasses d’eau, avant d’être réutilisées de nouveau (après recyclage) pour l’irrigation des plantes médicinales, lesquelles serviront pour l’extraction des huiles essentielles”, a-t-il précisé.
Le responsable a noté que ce genre de projets permet une meilleure maîtrise des ressources hydrauliques et une limitation le gaspillage.
Ainsi, il a fait savoir que plusieurs projets ont été lancés par le Centre, ayant recours à une variété de techniques innovantes, dont le projet de recyclage des eaux au sein d’un abattoir de volailles, le projet de traitement de la margine, le projet de dessalement de l’eau basé sur les technologies membranaires…
Dans son intervention, Fadhel M’hiri, directeur au CITET, a indiqué que les projets de traitement des eaux ne cessent de susciter l’intérêt aussi bien des chercheurs que des industriels.
Ils font l’objet de plusieurs programmes de coopération avec des partenaires locaux et étrangers, notamment l’AFD, l’Union Européenne…
Parmi ces projets, M’hiri a cité le projet de mise en place, en juillet 2020, dans la région de Tameghza (gouvernorat de Tozeur) d’une station de traitement des eaux usées rurales par phyto-épuration.
Il s’agit d’un procédé de traitement biologique des eaux usées domestiques qui se base essentiellement, sur l’exploitation de la capacité naturelle de dépollution des plantes pour traiter les effluents liquides. Il fait appel aux bactéries et micro-organismes présents dans les systèmes racinaires des plantes pour épurer l’eau.
“Ce projet a prouvé son efficacité et il peut être généralisé dans les petites agglomérations non desservies par le réseau de l’assainissement de l’ONAS”, a-t-il affirmé.Destiné aux professionnels (industries agroalimentaires, de santé, pharmaceutiques, etc…), le webinaire a constitué une occasion de commenter les dernières tendances technologiques, d’échanger sur les bonnes pratiques dans le domaine du traitement des eaux et d’interagir avec les experts dans ce domaine.Il est à noter que cette rencontre a été organisée par le bureau Business France en Tunisie, en collaboration avec le Centre de Recherche et Technologies des Eaux et le Centre International des Technologies de l’Environnement de Tunis (CITET).
De son côté Florentin Hyvert, représentant d’Agence France Trésor, a fait savoir qu’une ligne de crédit française a été mise en place, en janvier 2020, afin d’appuyer financièrement des PME et PMI tunisiennes, opérant dans les différents secteurs d’activités, y compris celles exerçant dans le domaine environnemental et écologique.
Cette ligne d’une valeur de 24 millions d’euros (plus de 78 millions de dinars), est destinée au financement des achats de biens et services exclusivement de France. L’objectif est de booster l’investissement en Tunisie et d’améliorer la coopération tuniso-française.