Le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, a achevé sa visite en France. Il est attendu à Rome à l’invitation de son homologue italien, Giuseppe Conte.
A Paris, Mechichi avait choisi d’entamer sa visite par des rencontres avec les membres de la communauté tunisienne, comprenant des médecins, acteurs économiques, jeunes startuppers et autres ouvriers.
Il leur a fait part d’une volonté de confier un rôle plus actif à ce potentiel humain au service du développement en Tunisie. Aujourd’hui, le pays a plus que besoin de la contribution de cette catégorie de Tunisiens pour sa relance économique, a-t-il indiqué. Eux aussi ils l’ont bien fait comprendre au chef du gouvernement; faire plutôt partie des solutions.
Bien qu’importantes, les facilités douanières, administratives et fiscales, ne doivent plus être la seule question qui concerne la communauté tunisienne à l’étranger dans ses relations avec les autorités tunisiennes, a souligné Mechichi.
Rencontrant au cours de sa visite les chefs des missions consulaires tunisiennes en France, Mechichi a annoncé la révision prochaine des tarifs consulaires et surtout, la création d’un cadre institutionnel pour rassembler les Tunisiens en France et à l’étranger en général dans le but de mieux canaliser leurs idées et propositions.
Sur la question migratoire, Mechichi plaide pour une approche concertée entre la Tunisie et la France basée sur le développement solidaire.
Au deuxième jour de sa visite et accompagné d’une délégation ministérielle, Mechichi a eu une série d’entretiens avec de hauts responsables français.
“Cette visite s’inscrit dans le contexte de la solidarité marquée de la Tunisie à l’égard de la France, à la suite de l’attentat de Nice”, avait écrit Matignon dans un communiqué à l’issue de l’entretien Mechichi-Castex.
Car il est vrai que la visite du chef du gouvernement en France intervient au moment où le projet de loi sur “le séparatisme” du gouvernement Castex est débattu à l’Assemblée.
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Ce projet vise à lutter contre le séparatisme et les atteintes à la citoyenneté, à défendre les principes de la République face à la montée de l’islam radical.
D’ailleurs, interrogé par l’agence TAP si la question de rapatriement des Tunisiens radicalisés de France qui figure à l’ordre du jour de la visite, Mechichi a souligné que “l’amitié avec la France nous permet de débattre de toutes les questions avec ouverture et aisance”. En plus, “la question de rapatriement est régie par un cadre juridique, notamment la Convention de 2008 sur la migration concertée dont nous ouvrerons à en renforcer les mécanismes”.
Reçu lundi 14 décembre à Matignon par le Premier ministre français, Jean Castex, Hichem Mechichi a indiqué que la question migratoire et le besoin d’optimiser la coopération dans ce domaine a été soulevée lors de l’entretien. Il a précisé que l’accent a été mis sur “la nécessité d’une approche concertée entre les deux pays, basée sur le développement solidaire et l’investissement dans les régions exportatrices de migrants irréguliers”. La partie française s’est montrée convaincue que l’approche sécuritaire est utile mais insuffisante dans le traitement de la question migratoire, a ajouté Mechichi.
Volet économique de la visite de Mechichi
Une délégation de l’UTICA conduite par son président Samir Majoul a accompagné Mechichi en France. Elle a participé à une séance de travail au MEDEF lundi en fin de journée.
” La France croit toujours en l’amitié qui lie les deux pays et exprime une forte disposition à doubler ses investissements en Tunisie “, a déclaré Mechichi à l’issue de son entretien avec son homologue français.
” La Tunisie est un partenaire prioritaire pour la France et la relation franco-tunisienne est unique “, lit-on dans un communiqué publié par Matignon.
Le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, Ali Kooli, qui a assisté à la séance de travail entre l’UTICA et le MEDEF, a mis en évidence, dans une déclaration aux médias, l’importance du volet économique de la visite du chef du gouvernement tunisien en France.
Kooli, qui s’était auparavant entretenu avec son homologue français, Bruno Le Maire, a affirmé avoir abordé les projets économiques entre les deux pays et les programmes des investissements communs. La partie française a affirmé son plein soutien au gouvernement tunisien en cette conjoncture délicate en Tunisie et a exprimé une réelle volonté d’y doubler les investissements, a-t-il dit.