L’Etat doit fournir des terrains destinés à la construction pour faire face au phénomène des constructions anarchiques qui représente actuellement 40% des constructions bâtis, contre 20% avant l’année 2010, selon le PDG de l’Agence foncière d’habitation (AFH), Mohamed El Khames Laâbidi.
” L’intervention de l’Etat pour raccorder les services nécessaires à ces constructions anarchiques est coûteuse, soit le double du coût d’aménagement de ces terrains”, a précisé le responsable lors d’une interview accordée à l’Agence TAP.
Laâbidi a mis l’accent sur l’importance de mettre en place une stratégie pour prévenir la prolifération des constructions anarchiques au lieu d’engager des couts de réparation et d’aménagement de ces constructions, ce qui alourdit la finance publique de l’Etat.
“Ceci nécessite une décision politique pour que les entreprises publiques chargées de l’habitat reprennent leur position, telle que l’AFH en leur fournissant les terrains destinés à la construction”, a-t-il dit.
Les constructions anarchiques ont entravé la réalisation de certains projets
Le phénomène de la construction anarchique a causé le blocage de réalisation du projet d’aménagement de la région de Raoued (gouvernorat de l’Ariana), depuis trois ans, à cause de la construction de 40 logements sur la route inscrite au modèle d’aménagement urbain de ce projet.
Ce projet s’étale sur 50 hectares moyennant un coût de près de 50 MDT.
La lutte contre ce phénomène exige l’application des lois, en fournissant tous les moyens aux entreprises opérant dans le secteur, pour aménager les terrains et les logements pour une plus grande catégorie de la société et répondre aux demandes accrues pour obtenir des lotissements
Augmentation de la demande d’obtention des terrains…
Le nombre des terrains destinés à la construction sont en baisse continue contre une hausse des demandes des Tunisiens, soit un nombre de 280 mille demandes pour obtenir des lotissements individuels, lesquelles ne sont pas encore satisfaites par l’agence.
L’Etat doit fournir à l’AFH un nombre des terrains pour l’aider à assumer pleinement son rôle social, faisant remarquer que suite à cette situation l’agence était obligée d’acquérir 80% des terrains auprès des privés.
D’après lui, la rareté des terrains est expliquée soit par la non régularisation de la situation foncière des terrains ou bien par l’existence d’obstacles relatifs à la vocation agricole de ces terrains.
Il a expliqué la longueur des délais d’attente pour satisfaire les demandes d’obtention des lotissements au cours de dernières années par la compétitivité des prix de l’AFH ( moyenne de 200 dinars /m2), et l’amélioration de la qualité de ses services, contre l’incapacité de la classe moyenne à faire face à la hausse des prix des promoteurs privés.
En outre, le nombre des demandes d’obtention des terrains dans certaines zones précises est très élevé, ce qui explique la difficulté de répondre à ces demandes.
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L’AFH est orientée vers la création de nouvelles villes
La stratégie de l’AFH, finalisée en 2020, a montré la nécessité de fournir des terrains de superficies importantes (3 mille hectares) pour un nouveau aménagement de nouvelles villes dans les banlieues des grandes villes, puis la fourniture de l’habitat à la classe moyenne et de faibles revenus.
Il a souligné également l’augmentation continue du coût d’aménagement tel que le coût d’approvisionnement d’un mètre carré en eau potable, qui est passé de 10 dinars en 2000 à 80 dinars en 2020.
Il a indiqué que la construction de nouvelles villes, contribuera à enrayer l’expansion urbaine anarchique qui se propage souvent à la périphérie des grandes villes en plus de réduire la pression (population, trafic routier …) sur les grandes villes comme Tunis, Sfax et Sousse.