Le Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) a qualifié lundi de “nul et non avenu”, l’accord conclu entre le gouvernement et l’association des magistrats, annonçant la poursuite de la grève jusqu’à satisfaction des revendications.
Cet accord est “nul et non avenu”, dénote un “manque de vision” et “restera dans l’histoire comme très mauvais”, a déclaré Amira Amri, présidente du syndicat lors d’un rassemblement de magistrats devant le Palais de justice à Tunis.
Pour elle, l’accord convenu avec l’Exécutif ne garantit pas l’intégrité des magistrats, ni l’indépendance de la justice. Elle invite, à ce propos, le gouvernement à revenir à la table des négociations.
Le président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), Anas Hamadi, avait annoncé vendredi dernier la levée de la grève des magistrats.
Un accord a été trouvé, vendredi 18 décembre, avec le gouvernement sur un ensemble de nos revendications, a-t-il ajouté.
S’exprimant en conférence de presse, Hamadi a appelé tous les magistrats à reprendre leur travail dans les tribunaux à partir de ce lundi.
Il s’est félicité de l’accord passé avec le gouvernement qui garantit, notamment, la protection sanitaire et l’adaptation de la situation financière des magistrats aux standards internationaux.
L’accord prévoit, également, la mise en place d’un protocole qui tient compte des spécificités du travail judiciaire, outre les réformes fondamentales devant être opérées dans le secteur.
Il s’agit, selon le président de l’AMT d’une série ” d’acquis historiques ” décidée au profit du secteur. Anas Hamadi a assuré qu’une commission a été formée, regroupant des représentants de la présidence du gouvernement, de la Justice et de la Magistrature pour l’exécution des clauses de l’accord.
Les points contenus dans l’accord, au nombre de dix, viennent répondre à une ” revendication révolutionnaire “, à savoir le droit à une justice indépendante, a-t-il soutenu.
Et d’ajouter, les clauses de l’accord s’articulent autour de la réhabilitation du secteur, à travers l’augmentation progressive du budget réservé à la justice administrative, judiciaire et financière conformément aux normes internationales.