Les travaux de la 6ème édition du congrès arabe de l’habitat qu’abrite la Tunisie, les 22 et 23 décembre 2020, avec la participation de 12 pays arabes (par visioconférence), ont démarré mardi, en présence du représentant de la Ligue arabe et du représentant régional du Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).
Dans son discours d’ouverture de ce congrès qui se tient sur le thème ” Les politiques et les stratégies de développement des zones anarchiques et de lutte contre leur expansion “, le ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Infrastructure, Kamel Doukh, a estimé que ” la politique nationale de réhabilitation urbaine est plus axée sur le traitement de la problématique de l’habitat anarchique que sur sa prévention “.
” Cette politique n’a pas permis de limiter l’expansion des zones anarchiques qui ont continué à prendre de l’ampleur notamment, durant les dernières années, au point que les constructions anarchiques représentent aujourd’hui près de 38% des habitations construites annuellement, ce qui est inquiétant “, a-t-il dit.
Le ministre a aussi mis en exergue l’écart entre la croissance démographique la croissance économique soulignant la cherté des prix de l’offre immobilière d’une part et la détérioration du pouvoir d’achat des citoyens, d’autre part.
Eddoukh a estimé nécessaire de maîtriser les prix des terrains constructibles afin de satisfaire les besoins des catégories à revenus limités en matière de lotissements aménagés et d’inciter les promoteurs immobiliers à investir dans le logement social, au lieu de se contenter du haut standing.
Pour ce faire, il a indiqué qu’il faut mettre à jour régulièrement, les plans d’aménagement urbains afin de consacrer davantage d’espaces aux projets de logement social.
Selon Eddoukh, le recours des catégories vulnérables à l’auto-construction anarchique en dehors du cadre légal et des plans d’aménagement urbain, sur des terrains agricoles non viabilisés, a favorisé l’expansion des quartiers anarchiques dépourvus des commodités nécessaires et partant renforcé l’exclusion sociale de ces catégories.
Le traitement de la situation des quartiers anarchiques, a-t-il dit, doit se faire à travers une approche globale englobant à la fois les aspects, sociaux, environnementaux et énergétiques.
De son côté, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Kamel Hassan, a souligné l’impératif de mettre en place les politiques et les stratégies à même de limiter l’expansion des zones anarchiques et de garantir le logement digne aux citoyens arabes.
Il a déclaré que la solution passe par le bon diagnostic des zones anarchiques, indiquant qu’il faut s’inspirer des expériences réussies dans ce domaine.