Le député de Qalb Tounès Iyadh Elloumi a qualifié de supercherie l’affaire dont fait l’objet le président du Parti Nabil Karoui dans la mesure où elle comporte de nombreuses failles.
S’exprimant lundi en conférence de presse à Tunis organisée par le groupe Qalb Tounès, il a appelé à réaliser un audit des travaux des experts.
Le collectif de défense, a-t-il relevé, s’est réuni durant le week end et décidé d’intenter des procès disciplinaires contre ces derniers, tout en se réservant le droit de les poursuivre en justice.
Elloumi a dénoncé des tentatives de déformer la réalité par la fuite d’informations erronées faisant croire à l’opinion publique que les deux frères Karoui ont escroqué un montant de 143 MD. Et d’ajouter que l’arrestation de Nabil Karoui ne signifie pas sa condamnation. Et Qalb Tounès, loin de mettre en doute l’indépendance de la Justice est profondément convaincu de l’innocence du président du parti.
Le dirigeant de Qalb Tounès a critiqué les résultats auxquels sont parvenus les experts et qui prétendent que les montants obtenus pour la création de la société Nessma (50 MD) n’ont pas vocation économique, alors que la société en question est un investissement qui existe depuis 2009.
Les financements reçus par la société ont été utilisés dans l’acquisition des équipements, la production, les salaires des employés et autres dépenses nécessaires au lancement de la chaine, a-t-il précisé.
Selon Elloumi, le président de Qalb Tounès fait l’objet d’un procès politique qui porte atteinte au parti et au groupe parlementaire.
L’expert n’est pas au dessus de la loi, a-t-il soutenu, insistant sur le principe de présomption d’innocence.
Il est inconcevable, a-t-il dénoncé, de juger des personnes concernant des investissements réalisés en 2009 en vertu d’une loi datant de 2016.
Nabil Karoui a été arrêté jeudi dernier après avoir été entendu par le juge d’instruction du pole judiciaire économique et financier dans une affaire de suspicion d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent.
Placé en détention une première fois le 23 août 2019 pour les mêmes motifs, Karoui, alors candidat à l’élection présidentielle, est libéré le 9 octobre de la même année.
La Cour de cassation avait ordonné sa libération et l’annulation de la décision de la chambre d’accusation de la Cour d’appel laquelle avait refusé de le relaxer.
Nabil Karoui ainsi que son frère Ghazi Karoui, député au parlement, sont poursuivis suite à une plainte déposée à leur encontre par l’organisation ” I Watch ” en septembre 2016 pour suspicion de blanchiment d’argent par l’intermédiaire des sociétés qu’ils détiennent au Maroc, en Algérie et au Luxembourg.
La première arrestation de Nabil Karoui avait suscité une large polémique qui s’est accentuée suite à la proclamation, par l’instance électorale, en septembre 2019, des résultats du premier tour de la présidentielle et l’accès du président de Qalb Tounès au deuxième tour, aux côtés de Kais Saied.