Dans le cadre des webinaires mensuels «Blue Talks» du Club Bleu/ Blue Club, le deuxième rendez-vous s’est déroulé le mardi 5 janvier 2021 autour du thème : Objectifs et actions pour « Faire connaître, aimer et protéger l’océan », avec comme invitée d’honneur et principale intervenante Nadia Ounaïs, directrice en charge des relations internationales à l’Institut océanographique de Monaco.
Le débat a été lancé via une plateforme immersive 3D, présenté par Mehdi Ben Haj, vice-président de la Saison Bleue. La modération a été assurée par Olivier Poivre d’Arvor ambassadeur des Pôles et des enjeux maritimes.
Ce rendez-vous a capté l’attention d’un grand nombre d’internautes, avec plus de 5500 personnes atteintes et plus de 4000 vues sur nos réseaux sociaux. Les internautes se sont connectés à partir de plusieurs pays, outre la Tunisie, la France et Monaco, comme l’Allemagne, le Maroc, les Etats Unis, les EAU, le Canada…
Nadia Ounaïs, évoquant l’importance des océans, a affirmé qu’il y a eu, depuis quelques années, un soubresaut et une prise de conscience générale. « Commandant Cousteau nous a ouvert les yeux sur ce qu’il y avait sous l’eau…. Mais on ne doit pas oublier aussi le prince Albert I, qui était un navigateur-marin, un visionnaire, consacrant presque toute sa vie aux océans. Il a sillonné les mers du globe avec des scientifiques, mais aussi avec des artistes et a été à l’origine de la création du Musée Océanographique de Monaco. Cet aquarium est une invitation aux scientifiques du monde à venir partager leur savoir autour des océans… C’était un outil de recherche ensuite un outil de sensibilisation qui a permis la découverte de l’allergologie et plus précisément l’anaphylaxie grâce aux méduses, ce qui lui a valu le prix Nobel de médecine ».
Olivier Poivre d’Arvor, en sa qualité de modérateur de ce webinaire, a posé, entre autres, la question de savoir si les aquariums et parcs d’attraction ne s’apparentaient pas à une captivité pour les animaux marins.
En réponse, Nadia Ounaïs explique : « On cherche à connaitre, aimer et protéger les océans, or, on ne protège que ce qu’on aime et on n’aime que ce qu’on connait ». Et d’ajouter : « Nous avons créé un paysage sous-marin en respect de l’écosystème et tout l’équilibre naturel... Tous ensemble, avec la même vision, la même passion, on peut construire quelque chose de grand ! Aujourd’hui, on est capable de montrer ce qu’il y a réellement sous l’eau, pas dans ses dimensions, mais dans ses besoins. Pour ce faire, nous avons un code d’éthique, à savoir le bien-être des animaux et la reconstruction de leur écosystème, afin de les protéger.
Par ailleurs, concernant la Tunisie en matière de protection de la mer, Nadia Ounaïs a affirmé : « Monaco, la Tunisie et la France ont décidé de créer une association qui gère le fonds environnemental MedFund, qui est de droit monégasque. Cette association est dédiée au financement de la protection des aires marines… Il s’agit de protéger les îles de Zembra, Zembretta, Kuriat, Kneiss et la Galite. Le but est de donner de l’argent pour la cogérance engageant plusieurs états afin d’assurer sa pérennité. Nous veillons à protéger ces îles de la pêche et de la pollution, les surveiller, suivre la population maritime et éviter le braconnage.
Concernant les menaces qui pèseraient sur les coraux en Tunisie, Mme Ounaïs est formelle : « Le corail de Tabarka n’est pas déclaré en danger, mais si on ne fait rien pour le protéger, il le sera certainement ».
Pour conclure, elle a affirmé : « En Tunisie, il y a de quoi faire le plus bel aquarium d’Afrique ! ».