L’événement, en ce début d’année, c’est la publication du rapport de la Cour des comptes sur l’activité de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), instance controversée qui s’est forgée la réputation d’avoir été, depuis sa création en 2013, «un mécanisme de chantage politique contre les adversaires de la Troïka et une caisse d’indemnisation en faveur d’islamistes soi-disant victimes».
Les juges auteurs de ce document de 63 pages se sont déplacés, le 4 janvier 2021, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour informer la Commission parlementaire de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et du contrôle de gestion des deniers publics, des conclusions de leur enquête.
Plusieurs médias de la place se sont faits échos de cette audition parlementaire et des révélations contenues dans ce rapport. L’accent a été mis sur les abus commis par l’IVD et son ancienne présidente, Sihem Ben Sedrine.
Un rapport accablant pour la gouvernance de l’IVD
Globalement, le rapport jette la lumière sur moult délits et abus : mauvaise gestion, falsifications, tenue de comptabilité arbitraire et irrégulière, achats injustifiés, gratifications abusives…
Conséquence : au regard des errements révélés, ce rapport serait accablant pour l’ancienne présidente de l’IVD, Sihem Ben Sedrine au point que plusieurs membres de la Commission, dont le président, Badreddine Gammoudi, ont plaidé « pour une procédure de recours contre ce rapport et carrément pour la saisie du parquet ».
Sur l’ensemble des dérapages accomplis par l’ancienne gouvernance de l’IVD, on peut citer essentiellement l’erreur révélée par la Cour des comptes consiste en la présentation de rapports différents au président de la République, le 31 décembre 2018, à l’époque le défunt Béji Caïd Essebsi, et au chef du gouvernement, le 7 juillet 2020, à l’époque Elyès Fakhfakh.
En principe, les copies du rapport final de l’IVD, actuellement publié dans le JORT, devaient être les mêmes et pour le chef de l’Etat, et pour le chef du gouvernement et pour le président de l’ARP.