Selon l’agence de notation Fitch Rating, plusieurs pays ont vu leur dette s’envoler en 2020, situation causée par la pandémie de coronavirus. Mais le plus inquiétant est que “l’argent coûte plus cher pour les pays pauvres, au risque de les mettre en faillite“, selon Ouest-France.
En effet, en 2020, la plupart des États dans le monde se sont autant endettés qu’au cours des sept années précédentes, indique Fitch Rating. Le montant total emprunté au cours des 12 derniers mois de l’année écoulée s’élèverait à 10.000 milliards de dollars (ou 8.300 milliards d’euros).
De ce fait, «le montant global de la dette des États se monte désormais à 64 500 milliards d’euros (dont 2 700 milliards d’euros pour la France). Des records historiques, aussi bien pour le montant que pour la rapidité de la progression», écrit Ouest-France.
Cependant, il y a un hic. Pour les pays développés, cet endettement est jugé possible parce que les taux d’intérêt qui leur sont proposés par les prêteurs (banques, fonds de pension, fonds souverains, etc.) sont faibles. La preuve en est qu’en dix ans, ils seraient passés de 4% à 2%. « On a même vu, en 2020, des pays comme la France trouver des prêteurs acceptant d’y perdre un peu d’argent sur le long terme, parce que le placement reste malgré tout plus sûr que des marchés boursiers trop bousculés ».
Tout à fait à l’inverse, les pays en développement ou pauvres ont non seulement du mal à trouver d’emprunteurs, mais même lorsqu’ils en trouvent c’est à des taux très élevés ; lesquels taux sont passés de 4,4% à 5,1% en dix ans.
En fait, Ouest-France explique que «… Fitch a même calculé qu’en 2022 le montant des intérêts payés dans l’année par les pays riches et par les pays pauvres sera le même, 711 milliards d’euros, alors que les pays pauvres ont emprunté trois fois moins d’argent que les pays riches ».
Par conséquent, certains d’entre eux pourraient être en faillite, prévoit Fitch Rating. Il s’agit de l’Argentine, de l’Équateur, du Liban, du Suriname et de la Zambie, c’est-à-dire cinq pays qui se sont trouvés dans l’incapacité de rembourser leurs emprunts.
Et s’il n’y a qu’un seul pays africain dans cette liste de pays (5), c’est sans doute parce que l’Afrique a été, jusqu’à présent, plus ou moins épargnée par la pandémie.