Dans le cadre de notre Hors-Série sur la transformation digitale, nous avons eu un entretien avec François-Xavier Theeten -General Manager Tunisia Algeria- sur l’effet accélérateur de cette crise exceptionnelle de la pandémie du Covid-19 sur la digitalisation de notre organisation, de notre administration et de notre vie au quotidien.
François-Xavier Theeten affirme que la transformation digitale a démarré depuis plusieurs années, et que «… la population jeune constitue une cible parfaite capable de s’approprier rapidement les innovations et les propositions de nouveaux usages qui apportent des solutions pragmatiques à leurs attentes en matière d’accès à l’information et au savoir, d’accès aux médias audio et vidéos, d’accès aux services de paiement et de réduction des distances en matière de distribution ».
Concernant la crise de la Covid-19, il indique que celle-ci « a eu un effet accélérateur indéniable sur la transformation digitale de la société, partout dans le monde », et que de très nombreuses initiatives ont vu le jour depuis à cause ou grâce à cette pandémie, telles que celles permettant de favoriser le dépistage et le suivi des cas, collaborer à distance ou limiter les déplacements physiques en utilisant des applications digitales, énumère-t-il.
Il pense que plusieurs usages engendrés par la crise du coronavirus vont rester après la fin de cette pandémie. Car «… le monde devient de plus en plus digital ».
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Selon lui, « les entreprises et les administrations proposent à leurs clients et à leurs usagers de nouveaux parcours et de nouvelles offres, basés sur des canaux digitaux. Pour ce faire, elles s’appuient sur la transformation de leur organisation que la plupart d’entre elles ont déjà engagée. Chaque organisation cherche à se renforcer en intégrant des talents formés aux technologies de pointe, afin de tirer le meilleur profil du digital, de l’intelligence artificielle et du cloud ».
Toutefois, il explique que « la dynamique autour du digital varie en fonction des secteurs d’activité », de ce fait, «… le secteur bancaire connaît une véritable disruption digitale due à l’arrivée de nouvelles technologies (Cloud, AI, RPA…) et l’arrivée de nouveaux entrants (GAFAM/BATX + FinTech, opérateurs de transfert d’argent et des opérateurs télécoms) ».
Maintenant, l’un des enjeux majeurs du secteur bancaire en Tunisie et plus largement en Afrique, souligne Theeten, c’est l’inclusion financière, laquelle est définie par la Banque mondiale, comme étant «… la possibilité pour les individus et les entreprises d’accéder à moindre coût à toute une gamme de produits et de services utiles et adaptés à leurs besoins (transactions, paiements, épargne, crédit et assurance) proposés par des prestataires fiables et responsables ».
Selon lui, les décideurs politiques partout font de l’inclusion financière une priorité. Ils ont d’ailleurs mis en place « un environnement réglementaire et politique porteur et ont favorisé la concurrence, laissant aux organismes bancaires et non bancaires la possibilité d’innover et de développer l’accès aux services financiers ».
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Dans ce cadre, Theeten estime que «… la banalisation du téléphone mobile en Afrique avec plus de 1 milliard d’abonnés mobile à fin 2018 (soit un taux de pénétration de 80%) a facilité l’élargissement de l’accès aux services financiers pour les populations difficiles d’accès et les entreprises, à moindre coût et pour un risque minimal ».
Il rappelle que «… la Banque centrale de Tunisie est d’ailleurs partie prenante de la transformation digitale du secteur bancaire et financier et a lancé plusieurs initiatives qui vont dans ce sens, telle que la création d’une Sandbox réglementaire ».
Au final, Theeten souligne que les apports du digital pour le consommateur et le citoyen sont nombreux, tels que : l’accès aux services bancaires facilité pour une large partie de la population qui n’en bénéficiait ou la simplification d’un grand nombre de démarches via l’utilisation d’applications digitales. Surtout, le consommateur bénéficie ou va bénéficier de nouveaux usages qui n’existaient pas auparavant, notamment dans les domaines de l’open banking, des paiements ou de l’épargne.
Mais quoiqu’il arrive, il appelle à «…placer l’humain et l’intelligence collective au centre de l’innovation ».