S’exprimant, mardi 26 janvier devant les députés lors de la séance plénière consacrée au vote de confiance en faveur des ministres proposés dans le dernier remaniement, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, n’est pas allé par quatre chemins: “tant que la stabilité politique n’est pas garantie et que les institutions constitutionnelles ne se conforment pas aux attributions de l’Etat et à ses règles de fonctionnement, on ne pourra pas sortir de la crise”.
A cette occasion, il a assuré que l’Etat souffre d’une crise structurelle qui a pris de l’ampleur ces dernières années, entravant la volonté d’une vraie réforme responsable et ouvrant la voie à un discours populiste.
Un discours, a-t-il dit, dont ceux qui le tiennent tentent de “vendre de faux espoirs, de marquer des points politiques et de susciter des querelles inutiles pourtant résolues par la Constitution et donc n’ayant aucun intérêt pour le peuple et les jeunes”.
Il ajoute: “j’ai choisi de s’adresser à l’institution parlementaire considérée par les Tunisiens comme source de la légalité (législative) et indépendamment des vaines discussions quant à l’obligation de soumettre le remaniement au Parlement”.
Evaluation de son cabinet…
Ce remaniement ministériel intervient après une évaluation objective effectuée conformément aux prérogatives qui lui sont dévolues par la Constitution, a-t-il dit, précisant “avoir opéré ce remaniement pour conférer davantage d’efficience à l’action du gouvernement”.
La faute aux surenchères politiciennes
“La scène politique a été marquée depuis une dizaine d’années par des surenchères politiciennes ayant ainsi creusé le fossé entre l’élite gouvernante et les Tunisiens et provoquant chez eux un sentiment de marginalisation et de négligence à l’égard de leurs attentes et revendications”, a estimé Mechichi.
“Il est donc nécessaire, et avant qu’il ne soit trop tard, a-t-il soutenu, d’être à l’écoute des jeunes qui expriment leur mécontentement avec une réelle sincérité et d’œuvrer à trouver des solutions durables à leurs problèmes”.
Le devoir de réforme, qui incombe aussi bien à l’exécutif qu’au législatif, aux partis et aux indépendants, constitue l’unique voie pour créer des opportunités d’emploi et ouvrir des perspectives devant les jeunes et rétablir le pouvoir d’achat des classes moyennes et des catégories précaires, a-t-il conclu.