Conformément à l’article 8 de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de leur élimination, et après que les autorités italiennes ont été convaincues de la dangerosité des déchets exportés illégalement (déchets ménagers et hospitaliers pour la plupart) en Tunisie par l’entreprise italienne basée au sud de Naples, Sviluppo Risorse, le délai légal de 90 jours pour la réexportation des déchets vers le pays d’origine a expiré, le 20 janvier 2021.
Entendre par-là que les 120 mille tonnes de déchets dangereux sont toujours stockés dans leurs conteneurs dans la région de Sousse (au port et dans les locaux de la société importatrice Soriplast).
Face à un tel blocage qui peut durer longtemps, l’expert Adel Hentati a été interpellé par la télévision nationale El Wataniya 1 sur les solutions à envisager pour se débarrasser de ces déchets (journal de 20 heures du 22 janvier 2021).
Il a avancé trois scénarios. Le premier porte sur l’élimination de ces déchets par le biais de l’incinération et l’enfouissement dans une décharge contrôlée ou arbitraire, ce qui pourrait avoir des répercussions négatives sur la santé humaine et animale, sur l’environnement, notamment les ressources naturelles (l’eau entre autres). Ce scénario fera de la Tunisie un cimetière pour les déchets italiens.
Le second scénario porte sur le recours à l’arbitrage international conformément à l’article 20 de la Convention de Bâle, à condition que la partie italienne accepte cela, ce qui n’est pas le cas, jusqu’à ce jour.
Par ailleurs, le recours à l’arbitrage international prendra beaucoup de temps (plus d’une année), et coûtera cher à la trésorerie du pays (pour couvrir les dépenses du conseil d’arbitrage), durant cette conjoncture économique difficile.
Le troisième, le plus plausible, consisterait à demander aux cimenteries du pays à doter leurs fours d’équipements spécieux pour pouvoir incinérer, sans dégagement de nuages nocifs, dans des conditions environnementales acceptables, les 120 mille tonnes de déchets incriminés.
Dans ce cas, la société italienne, Sviluppo Risorse, qui a proposé aux Tunisiens d’incinérer sur place les déchets, devrait en principe prendre en charge le financement de cette opération spéciale.