Avec des pertes cumulées de 800 millions de dinars (MDT) à fin 2018 et des dettes cumulées de plus de 800 MDT, à ce jour, la Société des transports de Tunis (Transtu), cette entreprise publique est logiquement en faillite.
Parmi les facteurs à l’origine de cette situation catastrophique figurent la baisse du nombre de bus (de 966 bus en 2010 à 700 en 2018), un fort taux de resquille (+30%) et son corollaire une baisse de 43% du nombre de voyageurs payants, lequel est passé de 335 millions en 2010 à 190 millions en 2018.
Autres facteurs : la gratuité du transport dont jouissent certaines catégories de la population, le vandalisme, l’agression du personnel de cette entreprise, le gel des tarifs depuis 2010 et un personnel pléthorique dont le nombre est passé de 7 014 en 2010 à 8 273 agents en 2012.
Au total, ces facteurs ont occasionné à la Transtu des pertes estimées à 1,5 MDT par an, relève Mohamed Chemli, responsable de l’information et de la communication de la Transtu, dans un entretien accordé au journal Essabah. Il a ajouté que la resquille dans les bus et métros fait l’objet, annuellement, de 50 mille amendes.
Pour la seule année 2020 -année marquée pourtant par la pandémie du coronavirus-, le nombre des amendes est estimé à 30 mille. Il a tenu à préciser que le payement de ces amendes demeure très faible en raison de la complexité et de la lenteur des procédures.
Au sujet du vandalisme, le responsable de la Transtu a indiqué que sur un total de 1 250 bus, 600 sont opérationnels, et sur un total de 189 voitures de métro, seules 90 sont en état de marche.
S’agissant du coût des agressions du personnel, ce dernier est perceptible à travers l’augmentation de l’absentéisme et des frais de leur couverture socio-sanitaire par la Transtu.
ABS