Les litiges climatiques ont presque doublé au cours des trois dernières années, atteignant en 2020, 1550 plaintes déposées dans 38 pays (39 y compris les tribunaux de l’Union européenne), contre seulement 884 litiges introduits dans 24 pays en 2017, révèle un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Ces litiges climatiques sont devenus plus courants et plus efficaces dans le monde, selon ce rapport élaboré en coopération avec le Sabin Center for Climate Change Law, à l’Université de Columbia et rendu public, mardi, 26 jan 2021.
Ainsi, ils obligent de plus en plus les gouvernements et les entreprises à mettre en œuvre leurs engagements climatiques, ainsi qu’à poursuivre des objectifs plus ambitieux d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.
Le rapport du PNUE, qui fournit un aperçu de l’état actuel des litiges relatifs au changement climatique dans le monde, constate que ce raz-de-marée croissant de cas climatiques entraînera des changements indispensables.
Le rôle des droits humains fondamentaux liés à un climat sain dans les Constitutions de plus de 100 pays est aussi mis en exergue dans.
Toutefois, jusqu’à ce jour, les litiges climatiques continuent d’être concentrés dans les pays à revenu élevé. Mais, les auteurs du rapport s’attendent à ce que la tendance se développe davantage dans le sud du globe où, le rapport répertorie des cas récents en Colombie, en Inde, au Pakistan, au Pérou, aux Philippines et en Afrique du Sud.
” Les antécédents des plaignants sont également, de plus en plus diversifiés, avec des ONG et des partis politiques rejoints par des enfants, des personnes âgées, des migrants et des peuples autochtones. Tout comme ils sont particulièrement, vulnérables au COVID-19, ces groupes de plaignants sont souvent touchés par le changement climatique, endurant des conditions météorologiques extrêmes, l’élévation du niveau de la mer et la pollution “, lit-on dans un communiqué de presse du PNUE.
“Les citoyens se tournent de plus en plus vers les tribunaux pour accéder à la justice et exercer leur droit à un environnement sain”, a déclaré Arnold Kreilhuber, directeur par intérim de la division juridique du PNUE.
“Les juges et les tribunaux ont un rôle essentiel à jouer dans la résolution de la crise climatique”, a-t-il encore dit. Au nombre des litiges cités dans le rapport figure, des violations des “droits climatiques”. Les affaires reposent, dans ces cas de plus en plus sur les droits humains fondamentaux, y compris le droit à la vie, à la santé, à l’alimentation et à l’eau.
Il s’agit également, de l’incapacité des gouvernements à respecter leurs engagements en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. En ce qui concerne les entreprises, celles-ci sont poursuivies en justice, dans certains cas, pour leurs messages contenant de fausses informations ou des informations trompeuses sur les impacts du changement climatique.
Le PNUE s’attend, dans les années à venir, à ce que les litiges climatiques se multiplient dans les instances nationales et internationales, mettant en cause en particulier, les entreprises qui signalent de manière erronée les risques climatiques, les gouvernements qui ne s’adaptent pas aux événements météorologiques extrêmes et les affaires engagées pour appliquer les décisions judiciaires antérieures.
Pour rappel, les litiges climatiques se réfèrent aux affaires qui concernent spécifiquement l’atténuation, l’adaptation au changement climatique ou la science du changement climatique