” Des années de corruption ont laissé les pays de toute la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), malheureusement mal préparés à faire face à la pandémie de Covid-19, selon Transparency International (TI).
Les hôpitaux et les centres de santé manquaient des ressources et de l’organisation nécessaires pour répondre, à la première vague de cas. Les hôpitaux publics manquaient de moyens et manquaient de personnel, de nombreux prestataires de soins de santé tombant gravement malades “, a souligné l’organisation non gouvernementale.
Mettant l’accent sur ” le Covid-19 et les défis de la corruption “, Transparency a révélé dans son dernier classement ” L’indice de perception de la corruption (IPC) “, que ” la confiance dans le secteur public dans cette région, a également chuté lorsqu’il est devenu clair qu’il n’y avait pas de bons protocoles de gestion de crise en place et que les administrations publiques étaient trop épuisées pour se réorganiser rapidement et efficacement “.
A noter qu’avec un score moyen de 39/100 (la moyenne est 50/100) pour la troisième année consécutive, la région MENA est toujours perçue comme hautement corrompue, avec peu de progrès accomplis dans la lutte contre la corruption. Le score est établi sur une échelle de zéro à 100, où zéro correspond à un système très corrompu et 100 à un système très faiblement corrompu.
Les Emirats arabes unis et le Qatar sont les pays les plus performants dans la région avec des scores de 71 et 63 respectivement, tandis que la Libye (17), le Yémen (15) et la Syrie (14) sont parmi les moins performants.
Quant à la Tunisie, elle était classée 69 (avec un score de 44/100), sur un total de 180 pays.
Au niveau mondial, l’ONG a fait remarquer que ” les différents signalements montrent que la corruption touche l’ensemble de la réponse à la COVID-19, qu’il s’agisse de l’accès aux tests de dépistage, aux traitements et aux autres services de santé, ou encore de la passation de marchés publics de fournitures médicales et de la préparation générale aux situations d’urgence “.
Et d’ajouter “notre analyse révèle que les pays, qui obtiennent de bons résultats sur l’indice, investissent davantage dans les soins de santé, sont mieux, à même de fournir une couverture médicale universelle et sont moins susceptibles de porter atteinte aux normes et institutions démocratiques ou à l’état de droit “.
Toujours d’après Transparency, “la corruption non seulement fragilise la réponse sanitaire mondiale à la COVID-19, mais elle contribue également à approfondir la crise démocratique en cours “.
Il convient de souligner que les pays en tête de l’IPC sont le Danemark et la Nouvelle-Zélande, avec un score de 88, suivis par la Finlande, Singapour, la Suède et la Suisse, avec un score de 85 chacun.
Les pays en bas du classement sont le Soudan du Sud et la Somalie, avec un score de 12 chacun, suivis par la Syrie (14), le Yémen (15) et le Venezuela (15).
Pour rappel, TI est une ONG internationale d’origine allemande ayant pour principale vocation la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales mondiaux.