Des eurodéputés italiens dont Piernicola Pedicini, Groupe des Verts/Alliance libre européenne, et Maria Muscarà, conseillère régionale de Campanie, soutiennent que la responsabilité des déchets italiens importés illégalement en Tunisie incombe à cette région qui se trouve au sud de l’Italie.
Dernièrement, ils ont appelé le gouvernement local de la Campanie à assumer sa responsabilité dans la restitution des conteneurs de déchets, dont l’envoi en Tunisie constitue une violation flagrante des principes de la Convention de Bâle sur l’exportation des déchets, selon le député de l’ARP, d’Attayar et du Bloc démocrate, Majdi Karbai.
Selon ce dernier, “la position des députés italiens au sein du Parlement européen mettra la pression sur la région italienne de Compagnie et sur l’entreprise italienne qui a exporté les déchets vers la Tunisie”.
Il assure être en contact direct avec les élus italiens au Parlement européens auxquels il avait déjà adressé, en novembre 2020, une correspondance concernant le scandale des déchets.
Il fait par ailleurs état d’une forte probabilité d’accélérer le processus de retour des déchets en Italie. “C’est la responsabilité de la région de Campanie”, selon la Commission européenne (CE). Les députés italiens au Parlement européen ont tenu à clarifier, dans une note citée par le journal en ligne italien, ” irpinia24 ” du 29 janvier, que “la réponse de la Commission européenne ne laisse aucun doute, c’est la responsabilité des autorités locales, et donc de la région de Campanie”.
En réponse à une question sur cette affaire adressée par les députés Piernicola Pedicini, Rosa D’Amato, Ignazio Corrao, et soutenue par la conseillère régionale Maria Muscarà, la Commission européenne a expliqué qu’au niveau européen, le règlement sur les transferts de déchets contient des dispositions détaillées, qui imposent aux Etats membres d’effectuer des contrôles sur les transferts de déchets et sanctionner toute infraction aux règles. “L’application de ces règles relève de la responsabilité des Etats membres”, rappelle la CE, mais garantit une vigilance sur les phénomènes de ce type à travers “de nombreuses initiatives contre le trafic illégal de déchets”.
“La présence de déchets exportés illégalement est un problème qui touche tout le monde”, selon Pedicini et Muscarà, pour qui “le trafic de déchets qui arrivent en Tunisie d’une entreprise opérant à la Terra Dei Fuotchi (ou Terre de Feu), une zone géographique en Campanie, au sud de l’Italie, empoisonnée par des milliers de tonnes de matières toxiques et de déchets enfouis, aura des effets à long terme sur la vie de chacun”.
“Continuer à croire que ce qui se passe à l’extérieur de notre cour ne nous concerne pas, c’est une vision à courte vue. A cela, nous ajoutons un avertissement à l’adresse du gouvernement régional responsable de la négligence avec laquelle il surveille le trafic des déchets, conduisant à un phénomène très grave, qui est maintenant, également abordé par le procureur de Salerne”, selon leurs propos rapportés par le journal.
Inclure la lutte contre le trafic illicite de déchets dans l’ALECA !
La Commission européenne a l’intention, selon la même source, d’inclure dans l’accord de libre-échange approfondi et complet (ALECA) dont discussion avec la Tunisie depuis 2015, un chapitre sur le commerce et le développement durable qui pourrait inclure, entre autres, une coopération en matière de lutte contre le trafic illicite de déchets.
Le 20 janvier 2021, les délais légaux (90 jours) pour la réexportation des déchets italiens à leur pays d’origine ont expiré, conformément à l’article 8 de la Convention de Bâle.
Petit rappel des faits…
L’importation de déchets de l’Italie, révélée en novembre 2020, a déclenché un scandale en Tunisie, provoquant le limogeage du ministre des Affaires locales et de l’Environnement, lequel sera arrêté un mois plus tard, en décembre, avec certains cadres du ministère et de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED).
Quelque 212 conteneurs de déchets italiens demeurent toujours au port de Sousse outre les 70 conteneurs, se trouvant au siège de la société importatrice dans la même ville et ce depuis leur entrée en Tunisie, durant l’été 2020.