Le taux de croissance moyenne en Tunisie s’est limité à 1,6%, durant la période 2011- 2019, contre 4,4% entre 2000 et 2010, c’est ce qui ressort du tableau de bord sur la compétitivité de l’économie tunisienne, publié par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ) sur son site.
Les prévisions pour 2020 tablent sur une baisse sans précédent estimée à -7,3% pour reprendre en 2021 au taux de 4%. Il est à préciser que le document de l’ITCEQ se donne l’objectif d’établir un diagnostic aussi exhaustif que possible de la compétitivité de l’économie tunisienne au cours de la dernière décennie, et ce en se référant à un ensemble d’indicateurs reflétant de multiples facettes de l’économie.
Ainsi, l’Institut a fait état d’une baisse sensible de l’effort d’investissement durant la période post révolution en raison de l’instabilité politique, sociale et économique. Cette situation s’est amplifiée avec l’arrivée de la pandémie du covid-19 et son impact sur l’activité économique tant sur le plan interne qu’au niveau mondial.
Les prévisions pour les années 2020 et 2021 tablent sur des taux d’investissement respectifs de 13% et 14% (contre 24,6% en 2010).
Pour ce qui est des IDE, ils ont connu une baisse durant la période post révolution pour atteindre un taux moyen de 2,4% du PIB (contre 4,2% entre 2000-2010).
Même constat pour le déficit courant qui s’est aggravé davantage, en raison de l’accroissement du déficit commercial (passant de 7,5% en 2011 à 13,1% du PIB durant cette année) et pour l’épargne nationale brute, dont le taux moyen n’a pas dépassé les 10,8% du RNDB (Revenu national disponible brut) sur la période 2011-2020 (contre 21,5 % durant la décennie précédente).
Cette baisse a été particulièrement, importante en 2020, durant laquelle ce taux s’est réduit de plus de 50% pour se situer à 4,6%.
Idem pour le taux de liquidité du marché boursier, qui a sensiblement baissé depuis 2015 (passant à 39% en 2019, contre 57% en 2014), en raison de manque de confiance des investisseurs dans le marché et des instances qui le régulent, et de l’absence de diversification des instruments financiers.
L’ITCEQ a fait ressortir, en outre, une perte de parts de marché sur l’UE, dans la mesure où leur niveau est passé de 0,62% en 2010, à 0,55% en moyenne durant la période 2011- 2016 et à 0,51% en 2017 et 2018. A cela s’ajoute l’aggravation du taux de chômage pour atteindre en moyenne 16,2% durant la période post révolution (contre une moyenne de 13,5 % sur la période 2000-2010).