Le bilan final sur l’évaluation de la réalisation des objectifs Aichi (2011-2020) -qui constitue le nouveau ” Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 ” pour la planète, adopté par les Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB), en octobre 2010, montre que la Tunisie est presque à 0% en termes d’efficacité de la gestion des zones humides, des zones protégées ou de sites Ramsar.
S’exprimant lors d’un webinaire organisé, samedi, à Tunis, à l’initiative de l’Association tunisienne des droits de l’environnement, Maha Rebai, chercheuse en droit de l’environnement a souligné que les statistiques ont fait ressortir également un retard au niveau du plan de l’objectif de sauvegarde de la biodiversité pour les zones marines et côtières, la Tunisie étant à un taux de seulement 1% contre un objectif fixé à 10%.
Pour ce qui est de l’objectif de sauvegarde de la biodiversité pour les zones terrestres et des eaux continentales, qui est fixé à 17%, la Tunisie a atteint 8%.
La Tunisie n’a pas même atteint la moitié des objectifs Aichi pour ces deux catégories, celles de sauvegarde de la biodiversité pour les zones terrestres et des eaux continentales, ainsi que des zones marines et côtières, en plus de l’efficacité de la gestion en matière des zones humides ou des zones protégées ou de sites Ramsar, a regretté Rebai.
Elle a expliqué la non réalisation des objectifs Aichi pour la Tunisie, de 2011 à 2020, par l’absence d’un plan de gestion et d’aménagement propre à chaque zone humide selon ses spécificités et par l’instabilité politique que vit le pays, faisant remarquer que la gestion des zones humides n’attend pas car la dégradation de ces zones est enregistrée presque à chaque seconde.
Ainsi, pour protéger les zones humides, il ne suffit pas de les classer comme site Ramsar, mais aussi comme une aire protégée, selon la nomenclature mondiale, selon elle.
Rebai a rappelé que la convention de Ramsar a élaboré 4 plans stratégiques ( 2016-2024) conformément aux objectifs de l’Aichi et de la convention Ramsar.
Il s’agit de s’attaquer aux moteurs de la perte et de la dégradation des zones humides, de conserver et de gérer efficacement les réseaux de sites Ramsar, d’utiliser toutes les zones humides de façon rationnelle et d’accélérer la mise en œuvre.
La Tunisie et l’Afrique du Nord comptent 250 zones humides naturelles et 941 zones humides artificielles (Barrages , barrages collinaires, lacs collinaires et salines).