La secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, Sihem Ayadi, a fait savoir qu’entre 62 et 65 athlètes tunisiens prendront part aux jeux olympiques de Tokyo prévus l’été prochain dont les qualifications dans certaines spécialités ne sont pas encore closes en raison de la situation épidémiologique mondiale particulière.
Dans une interview accordée à l’agence TAP, Sihem Ayadi a précisé qu'”une commission technique élargie, présidée par le directeur du bureau de la préparation olympique, Fethi Boulifi, a été mise en place depuis novembre dernier”.
Cette commission, a-t-elle, précisé, s’est réunie à maintes reprises avec des techniciens des différentes fédérations concernées, ainsi que des experts du domaine de la médecine du sport pour peaufiner la préparation logistique et médicale et définir les besoins en termes de financements, tout en assurant le suivi, en prévision des olympiades.
Selon la Secrétaire d’Etat, cette démarche a été accomplie en coordination avec le Comité national olympique tunisien (CNOT) et toutes les fédérations auraient déjà présenté leurs programmes et besoins afin que la préparation se fasse dans les meilleures conditions.
Covid-19: Le nombre de cas recensés dans les rangs des sportifs est faible
En parlant de la gestion de la pandémie du Coronavirus dans le milieu sportif, Sihem Ayadi a indiqué que le ministère a veillé à intervenir avec célérité pour préserver les sportifs de cette épidémie, assurant que le nombre des cas de contamination recensés chez les sportifs était faible.
Elle a, dans ce sens, fait remarquer que la pratique du sport a offert une protection supplémentaire aux sportifs face au virus, exhortant l’ensemble des Tunisiens à la pratique du sport pour se prémunir contre ce fléau, surtout que seulement 8 pc des Tunisiens pratiquent une activité sportive régulière.
Et la responsable d’expliquer qu’un important travail a été accompli au niveau de l’encadrement des sportifs pour les préserver de la pandémie, à travers notamment, la mise en place d’une plateforme dédiée, animée par plusieurs médecins à l’écoute des sportifs et d’un numéro vert.
Faible représentation de la femme dans le domaine du sport
La secrétaire d’Etat à la jeunesse et au sport explique l’absence de l’élite sportive tunisienne féminine des jeux olympiques et des compétitions continentales et internationales par le faible taux de représentativité de la femme dans le domaine du sport et ce, à tous les niveaux.
“La présence de la femme tunisienne dans le sport est très faible voire quasi nulle dans plusieurs associations. Le nombre des femmes entraîneurs et dirigeantes au sein des structures sportives demeure très faible notamment dans les régions. A Tataouine, 400 licenciées seulement chez les filles sur 4300 licences délivrées”, a ajouté Sihem Ayadi en substance.
A ce propos, elle a indiqué que le ministère procédera à un recensement national pour déterminer le nombre des sportifs des deux sexes et leur répartition sur le plan géographique et selon le sport pratiqué, en vue de définir un modèle prenant compte des spécificités de chaque région et un nouveau plan pour la promotion du sport dans les différentes régions du pays.
Par ailleurs, la secrétaire d’Etat a estimé que la loi relative aux structures sportives objet d’amendement actuellement, fera guise de solution de salut pour les clubs et les fédérations en leur permettant de dépasser cette crise financière qu’ils endurent et d’être autonomes après avoir été condamnés par la loi 95 à demeurer tributaires de l’autorité de tutelle.
“La loi en question dans la forme amendée devrait être parachevée bientôt avant d’être soumise au gouvernement et au parlement pour examen en vue de son adoption”, a assuré la responsable.
La Tunisie peut abriter des grands tournois de tennis, mais à des conditions…
“La Tunisie est capable d’accueillir de grandes manifestations sportives, mais l’absence d’une infrastructure sportive répondant aux normes internationales dans certaines spécialités ne le permet pas”, a expliqué Sihem Ayadi.
Et d’ajouter: “Le tennis tunisien est capable de drainer diverses manifestations internationales importantes, notamment, que le niveau fort honorable et les résultats probants réalisés par la tenniswoman tunisienne Ons Jabeur (30e mondiale), aideraient à prévoir des tournois internationaux avec la participation des stars mondiales de la discipline, mais que l’absence d’un cour de catégorie mondiale, demeure une vraie entrave”.
Selon la secrétaire d’Etat, de telles manifestations constituent l’essence même du tourisme sportif et contribuent à la promotion de l’image de la Tunisie à l’étranger, tout en étant la vitrine du succès des sportifs tunisiens à l’international, à l’instar d’Ons Jabeur, Habiba Ghribi et Oussama Mallouli.
Les grands stades de football: des travaux à engager et des problématiques à pallier
Evoquant l’infrastructure nationale, la secrétaire d’Etat a parlé d’une mauvaise condition qui requiert une intervention rapide en terme de maintenance et de réhabilitation afin de favoriser son exploitation par les sélections et les clubs en compétitions continentales et internationales.
S’agissant du Stade d’El Menzah, Ayadi a fait savoir que les sept millions de dinars mobilisés il y a dix ans de cela pour les travaux à opérer au niveau du stade d’El Menzah, ne suffisent plus du fait que ces travaux ont été reportés pendant des années et que les prix des matériaux sont désormais plus élevés.
“Il fallait alors solliciter une révision à la hausse auprès du ministère de l’équipement, ce qui a permis finalement de consacrer quelque 54 millions de dinars au projet et avoir la garantie que le stade soit homologué par la FIFA et la Confédération africaine de football pour accueillir des rencontres dans le cadre de compétitions continentales et internationales”, a-t-elle expliqué, précisant que l’appel d’offres sera lancé en mars prochain et les travaux débuteront durant l’année en cours.
Concernant le stade 15 octobre de Bizerte, objet d’une procédure judiciaire impliquant l’entrepreneur en charge de l’engazonnement du stade par une pelouse naturelle et la mairie, sera finalement revêtu par un gazon artificiel pour être fin prêt et opérationnel d’ici mai 2021, a fait savoir la secrétaire d’Etat.
“Après l’échec flagrant de la première tentative d’engazonnement du stade 15 octobre, fief du Club Athlétique bizertin, il a fallu changer complètement d’approche en optant pour une couverture du terrain par une pelouse artificielle dont les travaux ont été entamés depuis décembre dernier”, a-t-elle expliqué.
Et de préciser que ce revêtement en gazon artificiel se fera selon les normes de la FIFA ce qui permettra au club phare de la région d’y disputer tous ses matches ainsi que les compétitions africaines.
Pour ce qui est du Stade olympique de Sousse, il fallait selon la secrétaire d’Etat, garantir tous les critères requis pour en faire un stade homologué.
“Malgré tous les moyens mobilisés et les sommes injectées dans le cadre des travaux de réaménagement du stade olympique de Sousse, ce dernier ne pourra être homologué par les instances internationale et continentale du football que s’il réponde à tous les critères définis dont celui de garantir des conditions de travail confortables aux journalistes “, a-t-elle dit.
Quant au Stade Taieb Mhiri de Sfax, Sihem Ayadi a expliqué que le temps est venu pour cet édifice de se doter d’un nouveau revêtement qui soit la hauteur de la dimension du Club sportif sfaxien, notant toutefois, que l’emplacement du stade au cœur de la ville constitue une entrave à d’éventuels travaux d’extension.
“Accroitre la capacité d’accueil du Stade Taieb Mhiri à plus de 20 milles spectateurs, suscite l’aménagement d’un parking conséquent”, a-t-elle fait remarquer, assurant que le projet final sera moderne et élégant.
Evoquant la cité sportive de Sfax, Ayadi a indiqué qu’un nouvel emplacement a été fixé pour le projet à 17 km du centre-ville, après que le premier site choisi ait été revendiqué comme étant une propriété privée.
L’enveloppe totale requise pour ce projet s’élève à 1,4 milliard de dinars, ce qui rend sa réalisation pour le moment difficile vu la situation économique difficile que traverse le pays, a affirmé la secrétaire d’Etat.