La Cour des Comptes exhorte les ministères chargés du Commerce, de l’Agriculture et des Affaires locales à réviser le plan directeur des marchés de gros, à mettre en place un cadre juridique pour la commercialisation des bétails et à fixer des normes techniques pour le programme de mise à niveau des circuits de production dans sa deuxième tranche.
Dans son rapport annuel n°32, la Cour des Comptes a révélé que les projets prioritaires pour la mise à niveau de l’infrastructure de base des marchés et des abattoirs n’ont pas encore été fixés, selon les recommandations de l’étude, sans oublier des budgets limités et le blocage de la réalisation de 50 projets d’un coût de 22 millions de dinars (MDT), dont 13,5 MDT consacrés à la mise à niveau des abattoirs.
La Cour des Comptes a constaté, de par sa position de contrôleur, qu’un système informatique de gestion des marchés n’a pas encore été installé, sachant que le coût de ce projet s’élève à 2,3 MDT, soit 52% des financements consacrés au financement institutionnel.
L’étude souligne également l’indisponibilité des moyens de stockage au niveau de 6 marchés de gros à intérêt public ce qui a entraîné la destruction des quantités de produits d’une valeur de 221 MDT au cours de la période 2014-2018, selon les estimations de la cour des comptes.
Les marchés de gros souffrent de plusieurs défaillances, comme les opérations de la facturation qui demeurent manuelles, alors que les bascules électroniques ne représentent que 33% de l’ensemble des moyens exploités et que les prix en détail ne sont pas soumis souvent à la règle de l’offre et de la demande, d’où l’augmentation de certains prix malgré l’abondance des produits.
D’après cette institution, les municipalités perdent près de 140 MDT par an à cause du manque de gestion directe des marchés de gros, à l’heure de la forte progression des quantités des fruits et légumes qui passent par les marchés de gros, par rapport à la consommation nationale de 37% à 55%.
La cour des comptes a insisté sur la nécessité d’asseoir un cadre juridique et procédural pour les marchés de gros, afin de consacrer la transparence des transactions commerciales et de maîtriser les prix. Il s’agit également de mettre en œuvre une stratégie pour les abattoirs.
Elle a considéré que le manque d’un cadre juridique n’aide pas non plus à maîtriser les prix surtout que les prix des viandes ont augmenté de 39% à 56% entre 2013-2018.
Le nombre d’abattoirs en Tunisie s’élève à fin 2019 à près de 158 unités bien que le programme de mise à niveau des abattoirs stipule de n’en garder que 51 unités.
Un seul abattoir a été mis à niveau et deux nouveaux abattoirs ont été créés, l’ensemble des abattoirs souffrant de la détérioration des normes techniques et de santé.