“Bateaux de plaisance sur planètes parallèles” est l’une des œuvres puisant directement dans l’art de la “mutagrahie“, univers artistique inventé par l’artiste contemporain tunisien Rachèd Zarrai Miladi. Cette oeuvre tunisienne a été choisie pour être exposée du 4 janvier au 30 avril 2021 , à ArtBox Projest World galery de Zurich, la plus grande plateforme d’art avec plus d’un million d’acheteurs d’Art vérifiés.
L’oeuvre a été sélectionnée pour être affichée sur des écrans numériques avec plusieurs autres œuvres d’autres artistes de par le monde.
Loin de sa représentative graphique concrète, l’œuvre prête selon son auteur à plusieurs interprétations allant dans le sens abstrait ou semi figuratif: certains y ont vu le déclin de la Covid 19 représenté par les deux taches rouges, et d’autres voient des voiliers dans un autre monde… Comme c’est une mutagraphie, explique l’artiste, chaque image d’un objet photographié mute à une vision que chaque lecteur interprète selon son état d’âme, sa vision, son inconscient.
Pour cette œuvre par laquelle il a photographié des faisceaux lumineux sur des débris de verres, il a dit qu’il avait vu au départ des voiliers qui voguent sur deux globes entrelacés. “Peut être dans mon conscient je souhaitais naviguer dans un voilier ou à la limite j’aime voir les voiliers naviguer par contre pour d’autres influencés par la pandémie et espèrent coûte que coûte sa fin voient l’extinction du virus (les rouges néfastes beaucoup plus inférieurs aux bleus sains)”.
Devenant complètement non entendant après un accident, à l’âge de 17 ans en 1973, l’artiste polymorphe a compensé en quelque sorte sa perception auditive par la visuelle. Rachèd Zarraï Miladi, 64 ans, est diplômé de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts promotion 1982, auparavant élève au Collège Sadiki durant toute sa scolarité secondaire.
Depuis son jeune âge il a été toujours à la recherche d’innover, de créer, et dans tous les domaines artistiques et informatiques sauf la musique car il est profondément non entendant, un handicap qui ne l’a cependant pas freiné pour finir ses études secondaires puis universitaires.
Architecte décorateur de formation, il avoue n’avoir pas pu exercer ce beau métier et pour cause sa surdité donc un changement à 180° pour apprendre le développement et la programmation informatique. En tant qu’autodidacte, il a réalisé en 1998 le premier logiciel éducatif tunisien pour les 5-6-7 ans entièrement en arabe qu’il a baptisé “L’ardoise merveilleuse”. En parallèle, il faisait des expérimentations sur les techniques artistiques plastiques et photographiques.
En 2016, il a mis au point son propre concept photographique “l’art de la mutagraphie”. Il a opté pour ce vocable qu’il a inventé car d’après lui l’image obtenue d’un élément photographié mute de son sens concret à un sens abstrait ou semi figuratif loin de sa représentation graphique. Cet art consiste en la manipulation de la lumière et sa mise en exergue en la matérialisant au sein de la composition-même.
Elle devient ainsi un élément inhérent au sujet de l’œuvre artistique, porteuse de sens et de messages. C’est ainsi que partant d’un sujet concret l’artiste aboutit à une suggestion abstraite. Le réel devient le support de l’irréel et le réaliste se transforme en surréaliste. La distinction entre l’infiniment petit et l’infiniment grand perd toute sa valeur et la différence entre le statique et le dynamique n’a plus lieu d’être. C’est ainsi que terrestre et extraterrestre se combinent et la terre et la mer s’enchevêtrent.
Le point commun à toutes ces situations est la transcendance immanente à chaque œuvre. Par exemple il prend un cliché d’un verre brisé pour avoir une image imaginaire d’un autre univers et à chaque lecteur d’interpréter et déchiffrer le contenu de l’image selon son état d’âme où l’inconscient joue un rôle très important. Les images peuvent être pour lui des tableaux artistique, des illustrations pour des articles, des livres, des recueils etc…
Artiste polymorphe, il pratique différentes techniques artistiques : aquarelle, peinture, photographie argentique et numérique, créations numériques. Il maîtrise aussi l’informatique appliquée à l’art : conception et développement de logiciels graphiques, conception et développement d’applications pour Smartphones et tablettes numériques…
L’artiste “Mutagraphe” a fait savoir à l’agence TAP qu’une exposition d’une vingtaine de tableaux est en cours de préparation peut être vers le printemps prochain en Tunisie. Un livre est également en cours de rédaction, un recueil poétiques artistiques illustré par sa série de mutagraphies.
Plein d’idées créatives, Rachèd Zarrai Miladi, pratiquant différentes techniques artistiques, plastiques et photographiques, a aussi d’autres projets à savoir son autre nouveau concept photographique “Le Smart Light Painting”.