Selon le constitutionnaliste Amine Mahfoudh, aucun projet politique, économique, social, éducatif ou culturel ne peut être réalisé sans un système politique capable d’attirer des compétences qui ont des visions et qui rivalisent pour leur concrétisation.
S’exprimant lors de la séance constitutive du Congrès national populaire de Salut (CNPS), Mahfoudh a fait observer, au sujet de la crise politique que vit le pays, que le pouvoir post-révolution a fait des choix erronés au niveau de la Constitution et de nombreuses lois.
Les partis politiques n’ont pas, à leur tour, proposé des alternatives face à la crise qui n’est pas seulement, selon lui, une question juridique. A la place de la séparation des pouvoirs, le législateur a choisi “l’émiettement des pouvoirs”.
Le constitutionnaliste évoque, dans ce sens, les conséquences des prérogatives partagées entre les deux têtes de l’Exécutif et la vision sur la Cour constitutionnelle et sa composition, une juridiction qui aura la charge de statuer sur des dossiers décisifs.
Il qualifié l’actuel régime politique “d’hybride”, à l’origine de la nature de la relation qui existe entre les pouvoirs législatif et exécutif.
Il critique également le choix de la représentation proportionnelle dans la loi électorale qui a engendré des partis faibles.
Amine Mahfoudh parle aussi de la dispersion du pouvoir judiciaire et la multiplicité de ses structures, en l’absence d’un représentant à la tête de ce pouvoir.
Les choix politiques et juridiques sont très complexes et les appels à parachever les instances nationales avant de revoir la Constitution ne sont pas raisonnables, estime-t-il. Les réformes et les amendements doivent démarrer sans plus attendre. Selon Amine Mahfoudh, l’Etat de droit et des institutions est la meilleure solution à la crise.
Concernant les désaccords entre les deux têtes de l’Exécutif, il a réaffirmé que la solution reste politique. Le chef du gouvernement est appelé à trouver une solution politique avec le président de la République, estime le constitutionnaliste.