Au terme des onze premiers mois de 2020, le solde budgétaire s’est établi à -7.130 MDT, contre -3.721 MDT un an auparavant (Cf. Graph 26). Ce creusement du déficit budgétaire a résulté de l’effet conjugué de la hausse notable des dépenses de l’Etat et la baisse de ses ressources propres.
Au niveau des ressources de l’Etat, les recettes fiscales, cumulées à fin novembre 2020, ont enregistré une baisse de 6,4% pour s’établir à 2 milliards de dinars.
Dans le détail, l’impôt direct a accusé une baisse de 3,9%, tiré par la régression marquante de l’impôt sur les sociétés de 18,5%. Également, les recettes d’impôt indirects se sont repliées de 8,2%, sous l’effet des retombées économiques de la crise sanitaire et des mesures prises pour l’endiguer.
Du côté des dépenses de l’Etat (hors service de la dette), la facture s’est élevée à 29,5 milliards de dinars, à fin novembre 2020, en hausse de 2,9% par rapport aux réalisations d’un an auparavant.
Cette hausse a résulté de l’augmentation de la masse salariale de 12,8% (ou +1.957 MDT) et des avances et prêts nets du Trésor de 85% ou (+1.191 MDT), qui ont été partiellement compensées par des réductions généralisées des autres dépenses de l’Etat, dont notamment les dépenses en capital (-6,4% ou -315 MDT) et de compensation des carburants (-62,9% ou -1.320 MDT).
Les paiements au titre du service de la dette ont augmenté de 15,7%, à fin novembre 2020, pour avoisiner 10,6 milliards de dinars. Cette évolution porte la marque de la hausse des remboursements de la dette intérieure à 4.988 MDT contre 2.651 MDT un an auparavant.
En revanche, les remboursements de la dette extérieure se sont atténués à 5.657 MDT après 6.552 MDT, à fin novembre 2019.
S’agissant du financement des besoins du Trésor, les ressources d’emprunt ont atteint, au terme du mois de novembre 2020, un niveau record de 11 milliards de dinars, contre 9,3 milliards un an auparavant (Cf. Graph 27).
Le Trésor a intensifié son recours au marché intérieur (6.333 MDT contre 2.525 MDT à fin novembre 2019). Quant au financement extérieur, le volume des emprunts a régressé de -30% pour se situer à 4.712 MDT au terme du mois de novembre 2020.
L’encours de la dette publique s’est établi, au terme des onze premiers de 2020, à un niveau record de 91,8 milliards de dinars, en hausse de 11,2% (ou +9.218 MDT) par rapport à son niveau de fin 2019 (Cf. Graph 28). Ce niveau d’endettement élevé trouve son origine dans la hausse importante de l’encours de la dette intérieure, qui a franchi la barre de 31 milliards de dinars, contre 10 milliards en 2010.