Le ministère du Commerce et du Développement des exportations a fait savoir, jeudi 18 février 2021, qu’un accord a été trouvé avec l’UTAP pour former une équipe mixte chargée de suivre les niveaux de production agricole dans toutes les régions du pays, d’anticiper les situations de pénurie des produits agricoles et de trouver les solutions pour remédier au manque enregistré en comptant essentiellement sur la production nationale et en recourant à l’importation seulement en cas de nécessité.
Le ministère a également fait savoir qu’à part les faibles quantités de viandes rouges frigorifiées importées début 2020 suite à des contrats conclus en 2019 pour réguler le marché, il n’a chargé aucune de ses structures sous tutelle d’importer des produits agricoles et n’a octroyé aucun avantage fiscal aux opérateurs privés pour importer des produits agricoles malgré les demandes qui lui ont été adressées suite à la baisse de la production et la hausse des prix de certains produits agricoles (oignon, piments, tomates…) enregistrées à la fin de l’année 2020 et début 2021 et dues des facteurs climatiques et des maladies affectant les primeurs.
Le communiqué publié par le ministère intervient en réponse à la polémique suscitée par certains médias et sur les réseaux sociaux suite à des opérations d’importation de quantités de légumes durant la dernière période.
Le département du commerce s’est, en outre engagé, à ne recourir à l’importation de produits agricoles et à n’accorder des avantages fiscaux aux privés que dans des situations extrêmes et en coordination avec les services du ministère de l’agriculture et de l’UTAP concernant les dates d’importation et les quantités à importer , rappelant que les services du ministère de l’agriculture assurent le contrôle sanitaire et phytosanitaire de tous les produits agricoles à l’import et à l’export via tous les passages frontaliers.
Il a fait savoir que les quantités de légumes exportés à travers les frontières terrestres du 16 novembre 2020 au 13 février 2021 ont atteint 5886,2 tonnes contre 1728,6 tonnes importées soit 29,4% des quantités exportées.
Le rythme des importations a connu une régression remarquable contre une amélioration du niveau d’approvisionnement du marché en produits locaux et une baisse des prix, a encore souligné le ministère.
Il a fait remarquer les acteurs économiques assurent le suivi de l’évolution de l’offre et de la demande et des prix à l’échelle nationale et dans les pays voisins et procèdent à l’importation en cas de pénurie de certains produits et à l’exportation en cas d’excédent de production.
Le ministère assure de son côté le suivi des différents saisons de production (dattes, agrumes, huile d’olive…) et coordonne avec le reste des intervenants pour assurer leur réussite.
Le ministère a expliqué que le recours aux mesures protectionnistes en vigueur dans le cadre des accords d’échange multilatéraux, régionaux ou bilatéraux nécessite de prouver l’existence d’une importation intensifiée d’un produit impactant une filière de production nationale, ce qui n’est actuellement pas le cas en Tunisie.
Et d’ajouter que le recours à ces mécanismes sans que les conditions exigées ne soient remplies, ou leur utilisation excessive se répercutera négativement sur les exportations étant donnée que les pays ciblées par les mesures protectionnistes instaureront à leur tour des mesures réciproques contre la Tunisie.