Près de 86% des entreprises ont déclaré avoir subi une baisse de leurs chiffres d’affaires en novembre 2020, par rapport à l’année précédente (contre 82,3% en juillet 2020 et 88,8% en avril 2020). C’est ce qui ressort d’une enquête relative à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le secteur privé en Tunisie (3e phase), publiée jeudi 18 février 2021 par l’Institut national de la statistique (INS).
Malgré une légère amélioration post-déconfinement, la crise sanitaire a fortement perturbé les activités des entreprises, constate cette étude réalisée, en décembre 2020, en collaboration avec la Société financière internationale (IFC – Groupe Banque mondiale), membre de la Banque mondiale.
Parmi les entreprises qui ont continué à opérer, 86,4% ont enregistré une baisse de leurs liquidités, 79,5% ont connu une baisse de la demande adressée, 54,9% ont déclaré rencontrer des difficultés d’accès aux services financiers, 52,1% ont signalé des difficultés d’approvisionnement en matières premières et 48,9% sont confrontées à une baisse du nombre d’heures travaillées.
Les secteurs de l’hébergement, de la restauration et des cafés les plus impactés
D’après cette enquête menée par téléphone auprès d’un panel de 2 500 entreprises représentatives du secteur privé formel, 92,6% des entreprises des services d’hébergement, de la restauration et des cafés ont déclaré une baisse des revenus, contre 12,2% des entreprises du secteur des industries chimiques et pharmaceutiques ayant enregistré une augmentation.
Pour ce qui est des micro-entreprises (86,1%) et des PME (81,3%), elles restent plus affectées par la baisse des activités que les grandes entreprises (63,8%).
Les entreprises exportatrices, quant à elles, sont moins nombreuses à déclarer une baisse de leur chiffre d’affaires, 93,2% en avril contre 77,7% en novembre.
En termes d’emplois, seulement 37,1% des entreprises ont déclaré ne pas avoir procédé à des ajustements liés à l’emploi, en novembre contre 44,7% en avril et 39% en juillet.
Par ailleurs, 25,9% des entreprises ont procédé à des licenciements, 11,6% ont accordé des congés payés et 9,8% des congés sans salaires.
Enfin, 15,7% des entreprises ont eu recours à des réductions salariales, 30,5% ont procédé à la réduction du nombre d’heures travaillées et seulement 5,3% des entreprises ont recruté.
Interrogées sur les mesures de soutien, les entreprises privées disent avoir le plus besoin d’exonérations et de réduction d’impôt (37%), d’injections directes de liquidités (36,8%) et de reports d’impôts (24,1%).
Des entreprises ont déclaré avoir bénéficié des mesures gouvernementales, passant de 9,6% avril, à 21% en juillet et à 25,5% en novembre. Parmi les entreprises qui n’ont pas bénéficié de ces mesures, 34.3% déclarent en avoir pourtant fait la demande, 15,5% n’ont pas exprimé d’intérêt tandis que 14,5% ont pointé la complexité du processus.
Face à la crise sanitaire, les entreprises ont eu davantage recours aux solutions digitales. Ainsi, 12,7% des entreprises ont accru leur présence en ligne en novembre, contre 9,3% en juillet.
Cette présence en ligne avait principalement pour but de faciliter le télétravail et d’accomplir les tâches administratives, indique l’étude, faisant observer que l’utilisation des nouvelles technologies a progressé de manière notable dans les secteurs de la vente, du marketing et des moyens de paiement.
Cette enquête s’inscrit dans le cadre du programme d’amélioration du climat des affaires d’IFC en Tunisie qui bénéficie du soutien du Secrétariat d’Etat suisse à l’économie (SECO) et de l’Union européenne (UE).
La deuxième phase de cette étude s’est déroulée en septembre et octobre 2020, alors que la première phase a eu lieu entre mai et juin 2020.