Le secrétaire général adjoint de la Fédération générale du transport, Elyes Ben Milad, a estimé que la saisie conservatoire sur les comptes bancaires de Tunisair, par la société TAV Tunisie, est “un dangereux précédent qui aura des répercussions sur la situation du transporteur national et ses fournisseurs, ainsi que sur le paiement des salaires des employés”.
Les syndicats de tous les corps de métier, de la compagnie nationale ont annoncé une grève ouverte, ce vendredi 19 février 2021, à partir de midi, ce qui occasionnera l’arrêt du trafic aérien.
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Dans une déclaration à l’agence TAP, Ben Milad s’est étonné de voir cette saisie conservatoire sur les comptes bancaires de Tunisair initiée par la société turque, TAV, intervenir deux jours après la réunion qu’a eue la PDG de Tunisair avec l’ambassadeur de Turquie en Tunisie.
D’après lui, “il vaut mieux que l’Etat, représenté par l’Office de l’aviation civile et des aéroports, demande, à son tour, le recouvrement de ses dettes auprès de la société TAV Tunisie, d’un montant de 267 millions de dinars”.
Il est à noter que la saisie conservatoire, effectuée par la société TAV Tunisie qui exploite les aéroports d’Enfidha-Hammamet et de Monastir Habib Bourguiba, sur les comptes bancaires de la compagnie Tunisair, vise le recouvrement de 8 millions d’euros (soit l’équivalent de 29 MDT), par rapport à un total de dettes de 20 millions d’euros (65,6 MDT), sans compter les pénalités de retard qui remontent à l’année 2015.
Ben Milad a souligné l’impératif d’accélérer l’élaboration d’un programme de sauvetage de Tunisair, sur une période de 3 mois, en prévision de la saison estivale.
D’après lui, le programme de sauvetage doit avoir comme priorité, la mobilisation de fonds au profit du transporteur national, à l’instar d’autres pays du monde qui ont soutenu leurs compagnies aériennes, pour leur permettre de faire face à la crise de la Covid-19.
Dans le même contexte, il a appelé à mettre à la disposition de Tunisair, une enveloppe de 300 MDT, pour qu’elle puisse acheter des pièces de rechange et payer ses fournisseurs, en vue d’équiper sa flotte à temps.
Il a rappelé que la société opère actuellement avec seulement 4 avions sur un total de 24 avions, en raison du manque des pièces de rechange nécessaires.
Le secrétaire général régional du syndicat de l’Ariana avait souligné, hier jeudi, que la décision de faire la grève, constitue un dernier appel pour sauver la compagnie aérienne nationale, du risque de faillite après la saisie conservatoire, laquelle est destinée à forcer Tunisair à payer les sommes dues, en contrepartie de l’exploitation par ses avions, de l’aéroport d’Enfidha.
De son côté, la directrice générale de la société TAV Tunisie, Kehna Mamlouk, avait affirmé, jeudi soir, dans une déclaration à l’agence TAP, que cette saisie conservatoire sur les comptes bancaires de Tunisair, est décidée après plusieurs tentatives de la part de TAV Tunisie, pour trouver des solutions pour le recouvrement de ces impayés, faisant remarquer que la compagnie Tunisair n’a présenté aucune proposition ni de paiement, ni de rééchelonnement de ses dettes, alors qu’elle a été prévenue par TAV Tunisie, au sujet de la saisie sur ses comptes bancaires.
Et de souligner également, que TAV Tunisie n’a pas de dettes envers Tunisair et a honoré tous ses engagements financiers envers l’Etat tunisien.