Introduite en 2015 par le groupe agro-industriel, la Rose Blanche, la culture du colza ne cesse de se développer en Tunisie. Pour preuve, la superficie réservée à cette culture de rotation est passée de 515 hectares au début à 8 500 hectares en 2018 et à 12 000 hectares en 2019.

L’objectif serait, selon Walid Hachicha, directeur des risques à Carthage grains, « d’atteindre 150 000 hectares cultivés en colza ». Une telle extension « permettrait d’améliorer la souveraineté alimentaire et de redistribuer dans l’économie du pays les 580 millions de dinars correspondant à la baisse des importations de blé (-45 millions de dinars), la baisse des importations de tourteaux (-235 millions de dinars) et la baisse des importations d’huiles (-300 millions de dinars), a-t-il dit.

« Les agriculteurs, qui n’étaient pas assez sensibilisés à cette culture et s’en méfiaient (…), sont de plus en plus nombreux à adhérer à ce programme d’alternance des cultures par ce qu’ils y trouvent leur compte », a déclaré Mohamed Rekik, directeur général du groupe la Rose Blanche.

A noter que la production collectée par la Rose Blanche devait être triturée ensuite par l’entreprise Carthage grains. Cette société fait de la trituration des grains de colza et produit le tourteau de colza, produit dédié à l’alimentation animale en raison de sa forte teneur en protéines et son apport en phosphore.

Par ailleurs, le programme Maghreb Oléagineux, conjointement lancé par Terres Univia et l’Union européenne en 2019, accompagne la filière tunisienne de colza en promouvant l’utilisation de semences produites en Europe.

La crise de la Covid-19 a été révélatrice de la nécessité d’améliorer l’autonomie alimentaire du pays. Le développement de la filière oléagineuse contribue à cet enjeu national de premier plan, ainsi qu’au renforcement de la résilience du secteur agricole. Selon Leïth Ben Becher, fondateur et vice-président du Synagri, « la production de colza étant entièrement destinée à la consommation locale, elle répond aux besoins alimentaires de la population tunisienne en huile et produits d’élevage. La dynamique de développement de la filière doit être poursuivie et renforcée pour augmenter nos volumes de production et ainsi limiter notre dépendance des marchés internationaux ».

ABS