Il ne faut pas cacher la vérité : le transporteur public aérien national, Tunisair, se porte très mal, avec un parc d’avions en panne, usés et nécessitant une mise à niveau et le remplacement de certains avions dont l’âge pour la plupart dépasse les 20 ans ; seuls 8 des 28 avions de la compagnie seraient aptes à voler aujourd’hui.
Ajoutez à cela une pléthore d’employés, parfois des emplois fictifs et dépassant et de loin la capacité réelle et le besoin de l’entreprise. Plus de 7 000 employés pour un besoin réel de seulement 2 000 personnes.
Pour vous donner une idée du gâchis, il suffit de comparer avec une compagnie analogue comme la RAM (Royale Air Maroc) qui dispose d’un parc de 68 avions, et effectue plus de 120 destinations avec seulement 3 000 employés.
Il ne s’agit nullement de brader Tunisair ou de l’abandonner, car c’est un acquis national et un appui économique. Et on ne prétend pas apporter des solutions miracles pour un problème réel, complexe et dans un contexte particulier.
Ceci dit, on vous livre juste 2 pistes réelles de réflexion. La première consiste à rétablir les lignes aériennes sur la Libye. Cela permettrait, selon un spécialiste du transport aérien, d’absorber de suite 50% du déficit annuel de Tunisair.
A noter au passage que les compagnies libyennes opèrent plus de 8 rotations par jour sur la Tunisie, dont 5 vols sur Tunis-Carthage avec en moyenne 1 000 voyageurs dans les deux sens. Soit le double de ce que réalise Tunisair par jour sur l’ensemble de ses vols et sur toutes les lignes opérationnelles actuellement.
L’autre piste à réactiver rapidement est celle des vols sur l’Afrique subsaharienne. Actuellement 3 compagnies profitent amplement du déficit de transport aérien dû à la fermeture de plusieurs espaces aérien notamment en Europe, Asie et l les Amériques. Il s’agit d’Air France, de la RAM et de la Turkish Airlines.
En effet, ces trois compagnies maintiennent toutes leurs lignes sur l’Afrique, et ce pour 3 raisons : le déficit de l’offre, la rentabilité (avec des prix qui ont triplé faute de concurrence élargie) et pour cause de l’ouverture de l’espace aérien africain.
La Covid-19 ouvre donc un boulevard sur l’Afrique et offre à Tunisair une opportunité en or pour relancer son activité et pour retrouver sa vitalité et son rayonnement.
Maintenant la question qui se pose est de savoir si le futur PDG qui remplacera Olfa Hamdi -sacrifiée pour faire plaisir à l’UGTT ce qui est révélateur d’une classe politique misogyne et détestant la jeunesse- saura saisir ces 2 opportunités.
On le saura rapidement dans quelques jours.
Maarouf