L’écrivain tunisien arabophone Mohamed Aissa Meddeb sera l’invité de la Maison du Roman, vendredi 26 février, pour parler de son nouveau roman “Chaussures espagnoles” (Hidhaa Isbani).
Cette rencontre qui s’insère dans le cadre des rendez-vous littéraires périodiques de la Maison sera présentée par Barnabé Lopez Garcia, écrivain et chercheur espagnol.
Une séance-dédicace est prévue avec l’auteur de “Chaussures espagnoles”, un opus de 307 pages, paru aux Editions Meskiliani (Tunisie) et Massaa (Canada).
En raison de la conjoncture sanitaire, le roman n’a été présenté à deux reprises, depuis sa publication fin 2020. Dans une déclaration à l’agence TAP, le romancier a parlé d’un roman de ” 22 chapitres qui a fait l’objet d’une rencontre au centre culturel Rid Art à Menzel Temime et d’une autre à la maison de culture de Kélibia (Cap Bon) “.
Selon son auteur, cet opus aborde le sort de 4000 espagnols, dont 3500 officiers de la Marine marchande et 500 civils, ayant fuit leur pays vers la Tunisie, avec la fin de la guerre civile espagnole en 1939. Ils étaient tous des Républicains à bord de 12 navires de la Marine espagnole, ayant alors accosté au port de Bizerte, au Nord-Est de la Tunisie. Ces réfugiés étaient au cÅ“ur d’un conflit qui les opposaient aux nationalistes, de 17 juillet 1936-1er avril 1939).
L’auteur revient sur un chapitre de l’histoire peu connu de ces espagnols, à travers l’itinéraire d’un capitaine de la Marine espagnole, Manuel Gregory, installé dans la ville de Kélibia depuis son arrivée à la fin des années 30 jusqu’à sa mort en 1995.
L’aspect romanesque est traduit dans une histoire fictive et à partir de faits réels.
Plus 76 ans après leur arrivée en Tunisie, une journaliste espagnole enquête sur la vie de ces officiers de la marine espagnole en Tunisie, après avoir fui l’enfer de la guerre et les poursuites du régime franciste.
Elle fait la rencontre d’un ami de Manuel Gregory qui avait une histoire d’amour avec une supposée jeune femme au nom de Floride. Le capitaine Grégory était parmi les arrivés espagnols au port de Bizerte depuis leur départ de Carthagène (Cartagena), ville espagnole connue pour son port aux portes de la Méditerranée et sa riche histoire faite d’un long brassage culturel.
Ce nouveau roman fait partie d’une trilogie romanesque intitulée ” Les religions et la Tunisie “. Comme dans ses précédents romans, l’auteur y interroge des chapitres oubliés de l’histoire des minorités religieuses en Tunisie, dans une perspective qui tend à lever le voile sur certaines vérités.
Ce roman jette la lumière sur les chrétiens de Tunisie durant la période de la seconde guerre mondiale et au-delà . A l’époque, le pays abritait plusieurs communautés européennes, notamment des Italiens, des Espagnols et des Français.
L’auteur s’appuie sur les témoignages de chercheurs et d’historiens espagnols, comme Victoria Fernandez Garcia de l’université de Valencia et Bernabo Lopez Garcia, de l’Université de Madrid qui présentera son roman.
“Chaussures espagnoles” est le 4ème roman de l’écrivain après ” Hammam Edhahab ” (Le Hammam d’Or), un opus de 280 pages paru en 2019 aux Editions Meskiliani.
Son précédent roman avait atteint une étape avancée du Booker international du roman arabe 2020. Nominé dans la long-list qui comprenait 16 finalistes de 9 pays arabes, Meddeb était le seul candidat tunisien en lice pour décrocher le prix ultra convoité du Booker international du roman arabe.
Le romancier était sur le point d’intégrer le cerclé des Bokkers, une prestigieuse récompense qui promet une reconnaissance internationale pour ses lauréats.
Mohamed Aissa Meddeb est auteur d’un premier roman “Fi al-Moatakal” paru en 2013.
Ce natif du Cap Bon est le lauréat du Comar d’Or du roman arabe 2017 pour ” Jihad Naem”. Ce second roman avait propulsé la carrière de l’auteur qui a débuté avec la Nouvelle.