Dégradation de la notation souveraine de la Tunisie par Moody’s: Les analystes s’inquiètent et espèrent un réveil des consciences
De son côté, le président de la CONECT, Tarek Cherif, a estimé que ” la dégradation de la note souveraine de la Tunisie par Moody’s était attendue, car en économie rien n’est laissé au hasard, tout est calculé et tout pourrait être anticipé “.
” C’est une conséquence de la crise multidimensionnelle dans laquelle sombre le pays depuis plusieurs années. Nous avons alerté à maintes fois, quant aux dangers liés à cette situation qui risque de mener le pays vers le scénario grec ou libanais, mais aucune suite n’a été donnée à nos alertes et aucune réforme n’a été mise en place “, a-t-il déploré.
Et de continuer ” la situation en Tunisie est telle qu’on n’est plus capable de boucler nos lois de finances, car les dépenses dépassent de loin les ressources. Même le recours à l’endettement auprès des banques locales, qui se fait souvent au détriment de l’investissement et des entreprises, car il assèche la liquidité sur le marché, est loin de combler les gaps budgétaires. Et avec une note aussi dégradée et face aux engagements non honorés avec le FMI, même les sorties sur le marché international vont être très coûteuses “.
“C’est la Tunisie qui avait sollicité l’aide du FMI au départ. Le Fonds monétaire international ne nous a rien imposé. Si nous sommes incapables de tenir nos engagements avec cette institution, il faut s’attendre à des complications pareilles. Aujourd’hui, la situation est très délicate “, a-t-il amèrement conclu.
Rappelons que selon Moody’s, la décision d’abaisser la note souveraine de la Tunisie est essentiellement motivée, par ses craintes quant à la capacité du pays à poursuivre le processus de réformes ayant trait essentiellement à l’assainissement budgétaire et à la restructuration du secteur public.